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Partcipants : Fred & Orel

Contexte : Août 2008. Après une première partie de notre séjour Corse orientée rando, canyon et kayak de mer, on attaque avec Fred la seconde partie orientée 100% escalade, avec des sites majeurs autour de la Restonica et de Bavella et des sites moins majeurs vers Ajaccio (rocher du gozzi), Sari-Solenzara et le Cap Corse.

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Les aiguilles de Bavella. 

Laisser moi maintenant vous compter l'histoire du "dos de l'éléphant", une grande voie mythique, essentiellement en dalle, sur la Punta di u Corbu, une des aiguilles sublimes de Bavella...

Cotation : TD(+), 280m, 7 longueurs (6a,6a,6b+,5+,5,6a,5+).

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Le dos de l'éléphant

Première tentative (de merde)

Après une nuit dans la voiture à l'entrée du canyon Polischellu, nuit interrompue par un contrôle de gendarmerie à 3h du mat, lever à 6h gonflé à bloc, les sacs déjà prêts sur le dos, pour en découdre avec le "dos de l'éléphant".

2h de marche d'approche dans le maquis corse, qui nous mène pas du tout où il faut, mais à ce moment précis, nous n'en savons encore rien ! Au pied de la paroi, on hésite beaucoup et pour cause... ça ressemble pas bien à notre topo. Mais enfin, on se convainc qu'il s'agit de la seule voie dont le premier spit est à moins de 5m.

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L1 : Fred se lance donc dans une première longueur annoncée en 6a, la plus engagé d'après notre topo. Fred grogne, çà passe difficilement en artif... estimation fred = 7b. Orel en chie puissance 10, car l'artif, c'est pas facile quand les points sont espacés ! Mais la motivation et toujours au RDV.

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L2 : Fred repart pour une deuxième longueur en accrobranche cette fois-ci, 20-25m sans équipement. "Mais si, il parlait d'un arbre dans le topo, mouhais, mouhais, on commence à douter sérieusement...

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 oh le joli relais !

L3 : Fred continue en tête. Jolie longueur par une fissure athlétique avec un petit toit à passer pas bien facile... estimation 6b. Ouf j'arrive à passer sans tirer aux clous ! Bon là c'est sûr et certain, cette voie n'a rien à voir avec le "dos de l'éléphant" ! Bon,on choisi quand même de continuer pour une dernière longueur...

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L4 :  Et là c'est le drame ! Fred part en tête dans une traversée sur la droite pas facile du tout, en direction d'un piton avec un maillon rapide installé dessus (pas un bon signe). Ouf çà passe, la suite se présente moins bien : aucun point en vue... Fred continue la traversée, jusqu'à un rétablissementpas bien aisée sur une dalle, environ à 10m de son dernier piton. Et là c'est sûr, il n'y a plus aucun point ! Fred, pas bien fier, commence tant bien que mal à désescalader. Ca bagarre mètre par mètre... quand bien fatigué, il décide de sauter les derniers mètres comme il peut... Hop, 5 ou 6 m de chute en balancier sur une dalle avec roulade sur le dos... Bon, çà fait moyennement rêver, mais rien de cassé (port du casque obligatoire).

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Game Over : on engage alors la redescente en rappel, bas bien facile avec des traversée et des arbres... mais bon, on y arrive finalement. D'ailleurs, on a expérimenté une technique de descente du premier via un moulinage par le haut afind'éviter de coincer la corde. Pas trop mal géré a priori.

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Bon, encore un peu emotionné, on reprend la recherche du "dos de l'éléphant", mais rien à faire, la voie n'est vraiment pas ici. Et pour cause, on se trouve sur Teghie Lisce, un rocher voisin... pffffff ! D'ailleurs, la voie que nous avons entamé est inexistante dans tous nos topos. Fuck.

On va passer la nuit au camping à Zonza et autour d'une bière, on effectue un debrieffing sur quoi faire le lendemain. Hé hé, on retrouve dans nos archives une impression du topo C2C, avec une explication de la marche d'approche plus précise.

Seconde tentative : un vrai cairnage !

Alors feux ! Lever 6h. On arriver à l'entrée du canyon. On remonte la rivière par sa rive droite, et non par la rive gauche comme la veille ! Puis, confiant, on traverse la rivière en direction du dos de l'éléphant bien en vue. D'après une sortie C2C, il est dit : "Pour trouver l'attaque : suivre toujours les cairns après la traversé du Polischellu. Dès qu'on les perd plus de 30s/1mn, on n'est plus bon." Je pense qu'on a bien dûremuer tous les cairns du maquis corse dans ce secteur, mais après 2h30 de rando dans ce merdier, on s retrouve un poil agacé au niveau du canyon. Fred découragé est partisan de se barrer : "un vrai cairnage" me lance-t-il !

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Fred découragé qui attend...

Je repars sans sac pour une dernière tentative de recherche...yep, la bonne série de cairns cachés un peu plus haut ! Victoire. Au final, on aura mis 3h30 pour trouver le "CUL de l'éléphant", au lieu de 1h prévue sur le topo. Au pied de la paroi, 10h30 : il fait chaud et on est défoncé !

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On se repose un peu... on prépare le matos et go... c'est parti pour 280m d'escalade avec 7 longueurs (6a,6a,6b+,5+,5,6a,5+), essentiellement en dalle mais avec des jolies passage en fissure et tafonis !

Fred enchaîne les longueurs... en prenant bien son temps ! En effet, l'escalade 6a en dalle, c'est un peu déroutant, car il faut bien comprendre que les mains sont parfaitement inutiles. Alors avec un équipement relativement aéré, on prend le temps d'assurer ses adhérences pour les pieds.

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En second, c'est beaucoup plus serein... sauf dans la traversée finale du 6b+ où je couine... mais bon, avec un tirage au clou tout moche, ça passe !

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Hop sans les mains...

Pour participer à la fête, je me lance dans la dernière longueur en 5+ dalle... c'est un peu moins raide, mais ça reste dans l'esprit : bien aéré et sans les mains.

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Ne pas faillir... être fort dans sa tête !

La p'tit photo sommitale, enfin presque car y'a 3 longueurs supplémentaires qui ont été ajouté à la voie originale, pour atteindre le sommet, mais pas pour nous ce jour là !

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La p'tit photo sommitale...

Et zou.. tout n'est pas fini, il faut redescendre en rappel dans la voie, longueur après longueur. Les dalles se descendent très rapidement. Le passage en traversée pour rejoindre R3 est bien chiant. En plus, on est verni : la corde s'est entortillée, et on a le plus grand mal du monde à rappeller la corde... à force de tirer comme un âne, je m'aperçois que j'ai les mains en sang (super, deux ampoules ouverte). 

Ouf on arrive tout deux au sol... un peu de soulagement quand même, car les rappels qui coincent en millieu de parois, ça fait vraiment pas rêver ! On tire pour rappeller la corde avant de partir, mais là ça recoince : "argh... y'a rien de facile dans la vie", me dis-je alors.

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orel, dans une ultime remontée sur corde de L1

Pas moyen ce coup-ci de faire revenir la corde... le noeud de raboutage bloc quelque part tout en haut. Fuck ! J'entame alors une remontée sur corde en me vachant de spit en spit, et un machard pour me sécuriser sur la corde entre chaque spit... Arrivée quasi en haut de L1, j'arrive à débloquer la corde, que je fais coulisser un peu, avant de redescendre en rappel...

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oups, on dirait que le noeud de rabouttage a bien morflé

La nuit arrive. On se rafraîchit un peu dans le Polischellu avant de redescendre... et moi qui comptait initialement enchaîner la journée avec ce canyon...

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Retour victorieux à la tuture : 20h30 ! Bilan calorique : une compote suffit pour enchaîner 13h d'effort continu sous le soleil.

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Le soir on fête tout ça au bar du village, mais c'est une autre histoire missing icon

orel 

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