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Fin juin 2019. Encore une fois, l’objectif aura été long à se dessiner.

On avait bien envie de courses de neige à Chamonix, mais avec l’iso remontant vers 6000 (!) on a pensé que c’était pas une bonne idée (pour la petite histoire, 150 parapentes se sont posés au sommet du Mont Blanc le mercredi, partis de Planpraz à 2000…)

Du coup, on est partis vers l’Est avec l’idée de cocher qqs pages dans les Parois de Légende d’Arnaud Petit.

Pour pas faire que de la route le premier jour (samedi), on fait un petit crochet par Saint Guilhem histoire de boire une bière sous le platane. Comme on était sur place et pour mériter la bière,on est allé se dérouiller dans Empire du Sang, sans se faire trop dérouiller…

Un petit repas bucolique avec vue sur le Ventoux, et encore qqs heures de caisse et on se pose au bivouac *** (3 étoiles) à la cabane de l’Avalanche qui est le point de départ pour le Pic de Bure.

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Réveil 6h dimanche. L’approche est belle et pas si courte (2h30 ?). La fin est assez conne (Pas du Follet) : au choix en marche/désescalade avec des cailloux qui roulent sous les pieds, ou en rappel avec des cailloux qui te tombent sur la gueule (on a choisi le rappel, pas sûr que c’était le meilleur choix).

En arrivant, on découvre deux cordées : une est déjà assez haut dans la face (un guide et un client), une est en train de s’équiper pendant qu’on fait le rappel (un guide et deux clientes). On va bouchonner sévère derrière cette cordée avant de les doubler dans le haut de la face.

La voie (Desmaison sur le Pilier E) est très belle. Soutenue dans le bas, plus roulante dans le haut. Le rocher est en général bon, l’ambiance gazeuse. On a été surpris de la quantité d’équipement. C’est très pitonné, ça nous change des classiques de même niveau dans les Pyrénées. L’arrivée au sommet est aussi surprenante : c’est pas tous les jours qu’on tombe sur un champ d’énormes paraboles ! On admire la vue (on embrasse une grande partie des Alpes du Sud) et feu pour la descente (encore assez longue, avec des passages de névé un peu expo, avant chacun d’eux on choisit un caillou pointu en piolet de fortune…).

Retour au bivouac juste avant la nuit. Repas. Deuxième dodo au bivouac.

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Lundi était prévu tranquille : petite route (30min) pour aller à la falaise des Gillardes,

et une petite voie pas trop dure pour se faire au style avant d’attaquer plus fort le lendemain.

Oui, ça c’était le plan. Ca a commencé à foirer dès le milieu de nuit pour moi : 

matelas crevé, pas bien dormi. Le matin, on décide donc de faire un crochet par Gap. 

Hier au sommet, la table d’orientation indiquait 13km. 13km à vol d’oiseau… on est pas des oiseaux :-(

Avec les bouchons, le passage au Décathlon pour changer le matelas va nous couter la matinée !

« Bonjour, je vous ramène ce matelas que je viens d’acheter. Il est percé alors que j’ai dormi dessus 2-3 fois !

- (vérification…) Vous l’avez acheté il y a plus de 2 ans. Plus garanti !

- (oeil de chien battu et sourire charmeur)

- Bon, allez, je vous le passe en garantie »

Je vais en chercher un neuf. A mon retour en caisse, le responsable du rayon passe et dit à sa collègue…

« Ah mais c’est un vieux truc que tu reprends là !

- Non, j’ai vérifié, le M. l’a acheté il y a 18 mois. »

;-)

Avec tout ça, on arrive assez tard au parking près du pont. Le topo dit de tourner à l’angle du pont et de prendre une sente qui longe la rivière. On tourne donc à l’angle du pont, mais pas de sente qui longe la rivière. On suit pendant un moment une sente qui monte, puis butte sous la paroi, mais pas du tout au bon endroit. Demi-tour, on pense qu’on a raté la sente près de la rivière. On redescend plein d’espoir, mais pas moyen, il n’y a pas de sente là … Merde merde merde !

Et tout à coup, la lumière : « Poulet, je parie qu’on s’est trompé de pont ! »

Une fois garé au bon pont, on est à l’attaque vers 13h.

La voie choisie est Association de bienfaiteurs, sensée être « nettement plus abordable » que La griffe de Lucifer, le gros morceau programmé pour mardi.

Abordable c’est ça oui ! On n’a pas vraiment déroulé. C’est soutenu, difficile à lire, avec des pas souvent obligatoires, et équipé bien large (en général après avoir clippé un point, pas la peine de chercher le suivant AVANT d’avoir grimpé qqs mètres…) On arrive au sommet alors que le soleil décline déjà, et on trouve le moyen de faire du rab dans la descente, pourtant évidente, en explorant un « raccourci » sur mon insistence. 

Retour à la voiture un peu défaits et avec pas mal de doutes pour le lendemain…

Dodo au bivouac des jours précédents (Cédric le trouve trop bien et me prouve qu’en attaquant avec la Mégane, c’est à moins de 20min !)

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Mardi matin, la nuit a chassé les doutes (au moins les miens).

« Poulet, j’ai bien envie d’aller me mettre qqs taquets dans la Griffe. Si ça te va , GO !

- OK je te suis ! »

Sous la griffe de Lucifer est une grande voie (15 longueurs), très raide, avec 6 longueurs au moins 6b+ (et les cotations sont loin d’être commerciales et les pas durs souvent obligatoires). 

L’équipement est excellent, mais éloigné, et une retraite serait compliquée.

Une voie « sérieuse » selon Arnaud Petit. Voilà le programme.

Cette fois-ci, on se plante pas sur l’approche. Une cordée devant nous est en train d’attaquer quand on arrive. On les regarde dans L1 : ça grimpe propre et efficace !

Cédric attaque les 4 premières longueurs (6b 5a 5c 6a). 

Déjà, ça grimpe fort ! Et la cordée devant nous (un surfer vendéen et un marseillais de Bayonne, très sympa) ne déroule pas tant que ça. Mais c’est magnifique. Je continue dans les 2 longueurs suivantes splendides (6c très conti dans un beau mur et 6b+ technique puis athlétique). Cédric nous fait avancer de 2 relais (5c plein gaz et 6a). On est à R8. Et on est 4 : après qqs plombs bien sentis, l’autre cordée a buté dans L9 :-(

Le leader essaie de m’expliquer ce qu’il a compris du crux. J’y comprends rien, je demande juste :

«  Et le point suivant, il est loin ?

- Ah oui, super loin! »

Gloups ! Je vais aller voir. Au moins, les dégaines sont posées sur la première partie ;-)

J’ai un peu la pression, mais ça passe :-) 

Allez, on continue pendant que nos nouveaux amis laissent une partie de leur équipement pour redescendre en rappels…

Et c’est pas fini : 6b+ (soutenu) 6c+ (deux passages bien durs après une première section en 6a+ un peu expo) et 6c. Avec qqs arrêts (on commence à être cuits), on arrive à R12.

Trois longueurs plus faciles (5b 5c avec un pas un peu con et 4c) et on arrive au sommet :-)

On voulait du sérieux, on a été servis !

On profite du petit torrent dans la descente pour faire un brin de toilette, on évite les « raccourcis » et on arrive au parking juste à l’heure pour faire l’échange dégaines contre bières ;-) (apéro très sympa au passage !)

Quatrième et dernier bivouac à la cabane de l’avalanche !

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Mercredi, cap au Sud : direction le Verdon !

Avec la canicule, ça va être chaud mais on (enfin moi en tout cas) a trop envie d’aller y faire un tour…

On arrive en fin de matinée, on se pose au camping municipal (très bien), et on temporise : on a prévu de grimper à l’Escalès et ça passe à l’ombre vers 15-16h.

En effet, à 16h c’est à l’ombre. Quatre petits rappels jusqu’au jardin des écureuils

et on remonte par Sucepé, très belle (première longueur nettement plus dure).

Le cadre est dément, on profite !

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Le soir au bar, on fait des plans pour le lendemain : si la météo veut bien, ce sera les Caquous !

Jeudi, la météo semble coopérative. Comme la ligne visée passe à l’ombre vers 14h,

on glande toute la matinée au camping, ça nous fait drôle !…

On part du camping vers 13h. La chaleur est suffocante. La marche d’approche pourtant courte, est un supplice. On trouve rapidement le départ des rappels mais on se demande quand même ce qu’on fout là…

Bon au final, une fois dans la face on sera à l’ombre et on ne souffrira pas (trop) de la chaleur.

Les rappels, plein gaz mettent bien dans l’ambiance ! Le second fait 50m pile, et il faut entretenir le mouvement de balancier pour atteindre le relai…

La voie commence par le passage d’un petit toit en artif, ensuite c’est essentiellement

de la fissure, globalement verticale (un passage en dalle à gouttes d’eau magnifique

et assez fin dans L5). Une bien belle voie, moins dure que le laisse penser le topo (ça nous change !)

Petit resto pour fêter ça !

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Vendredi, dernier jour. Les organismes commencent à être fatigués…

On choisit une voie pas trop dure et à l’ombre : une valse pour Manon, à la paroi du Duc.

Accès amusant avec passage du Verdon par une tyrolienne en place.

La voie est jolie, malgré le caillou noirâtre (face N).

La dernière longueur propose au choix 6a ou 6c+ (« assez obligatoire » dit le topo).

« Ca t’embête poulet si je me mets un dernier taquet avant la route ? - Vas-y, fais toi plaisir ! »

Petite baignade dans le Verdon au retour, pizza bière, et retour avec la clim à fond…. 

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