Imprimer

Le résumé de nos aventures dans les Pyrénées de l'été : on commence par de l'escalade à Calamès et à la Dent d'Orlu en juillet et on poursuit en août par deux semaines de randonnée, de bivouac et d'escalade, entre Anayet, Gourette, le Pic d'Ardiden, Cauterets et la boucle col d'Arratille - col des Mulets.

Participants : Seb, Christelle, Faustin, Charline

Rédaction du CR : Charline

Photos : tout le monde

Photo d'un panneau du GR10 avec l'inscription : Suivre le sentier

Calamès et Dent d'Orlu

Nous sommes partis pour un week-end de trois jours escalade autour de Ax-les-Thermes à la mi-juillet. Si le programme initial pour le vendredi incluait Prélude à Calamès, nous nous sommes reportés sur des couennes ombragées au vu de la chaleur : le Roc à Steph, en-dessous des secteurs de Calamès. Nous avons quand même bien transpiré pour la marche d’approche, même si elle est dans la forêt en majorité. Nous avons fait trois voies : Yukiguni (4c+), DJ Nobru (5c) et Stay Free (?).

Le deuxième jour, nous avons visé une grande voie sur la Face Est de la Dent d’Orlu (http://cafma.free.fr/Orlu/est/acces_est.htm). Au milieu de grimpeurs du CAF de Toulouse, nous sommes partis dans Pink Floyd (10 longueurs, max en 5b). Nous en avons fait les six premières longueurs. L’équipement est assez espacé dans les 4c, qui sont très dalleuses et très en adhérence, et plus rapproché dans les 5 (qui sont plus sympas en termes d’escalade).

Photo de Seb au relais, assurant depuis le haut Charline qui le rejoint.

Arrivée au relais - © Faustin

Par erreur, nous avons fini la sixième longueur sur le relais de la voie d’à côté, Fleur de Rhodo (11 longueurs, max en 6a). La cordée du CAF qui montait derrière nous connaissait mieux que nous le secteur et nous a aidé à nous y retrouver. Comme Fleur de Rhodo nous proposait deux longueurs en 5, un niveau où nous avions trouvé plus de plaisir plus tôt, nous avons décidé d’y continuer. A part la dernière longueur qui jardine à qui mieux-mieux, la fin est très sympa. Nous finissons bien fatigués ; c’est la première fois que Faustin et moi faisons une grande voie de cette longueur et nos pieds crient pitié. Les grimpeurs du CAF nous déconseillent vivement Supersé à cause de l’équipement - et ce n’est pas à la seule à éviter, nous avons vu une cordée dans Maia faire une longueur de 30-40m avec deux dégaines posées au total.

Le dernier jour, bien fatigués de la veille, nous sommes retournés faire des couennes, cette fois à Calamès. Nous avons commencé par le secteur du Col, tout petit et pas forcément hyper sympa où nous avons fait deux voies : Les 2b (5a) et Il a neigé sur Yesterday (5b+). Nous nous sommes ensuite déplacés sur le secteur la Grande Dalle, qui nous a plus plu. Nous avons fait Messie c’est bleussipo (?) une dalle longue avec quelques passages délicats au début très sympas et Tché-tché en lunule (5a) pour se finir.

Faustin grimpe sur une falaise, entouré de plantes

Tché-tché en lunule (5a) - © Seb

 

Pic, Vertice et crête d'Anayet

En guise de premier bivouac de l’année, Christelle nous a emmenés, Faustin et moi, faire le Pic d’Anayet et la crête en partant du Vertice d’Anayet, comme sur le topo de Mariano : https://www.topopyrenees.com/le-cirque-danayet-en-boucle/ 

Nous avons réalisé cette boucle en deux jours.

06/08

Nous sommes montés jusqu’au lac d’Anayet pour y poser la tente. Arrivés à 15h après 3h de montée, nous avons trouvé un emplacement pour la tente un peu au-dessus du lac et Faustin et Christelle sont partis faire la Punta Espelunciecha. Ce petit sommet leur a donné la plus belle vue du séjour. Ils y ont également rencontré quelques izards à qui ils ont malencontreusement coupé la route en redescendant.

Photo de Christelle sur la crête vers la Punta Espelunciecha, marchant sur une herbe sèche et entourée de roche rouge

Vers la Punta Espelunciecha - © Faustin

Comme le lac d’Anayet offre un superbe panorama, que ce soit avec le Pic du Midi d’Ossau, le Pic d’Anayet qui le surplombe et la belle pierre rouge de la crête autour, c’est le camping le soir. Nous avons eu de nombreux voisins qui, heureusement, se sont couchés tôt.

Photo de Faustin prenant des photos. Il se découpe devant le Pic du Midi d'Ossau, qui sort des nuages.

Faustin devant l'Ossau - © Charline

 

07/08

Le deuxième jour, nous sommes partis pour le Pic d’Anayet en laissant la tente près du lac. Le Pic d’Anayet depuis le col est aérien et présente surtout un passage difficile : la dalle qui donne accès à la cheminée. Elle est protégée par une chaîne sur une dizaine de mètres qui n’est pas très pratique à l’aller. Autant la descente s’est très bien passée, autant la montée est plus impressionnante. 

Photo de Charline avançant sur la dalle. La dalle est inclinée et Charline avance en posant les mains. Une chaîne neuve surplombe la dalle.

Sur la dalle pour le pic d’Anayet - © Faustin

Après le Pic, nous avons rejoint le Vertice d’Anayet (qui est plus grand que son voisin, même s’il paraît être plus petit d’au moins cinquante mètres…). L’ascension est aussi longue que pour le Pic mais sans aucune difficulté. Depuis là, nous sommes en mesure de partir pour la crête en redescendant sur l’autre versant du Vertice. La crête est large, très peu aérienne et magnifique : la roche est rouge foncé et forme de grandes plaques lisses et nous avons vue sur de nombreux grands sommets des Pyrénées, comme le Pic du Midi d’Ossau, le Balaïtous, les Pics d’Enfer et même le Mont Perdu.

Photo de Christelle sur une crête rouge foncé ; on voit une chaîne de montagnes derrière elle.

Sur la crête en partant du Vertice - © Faustin

Nous redescendons plus tôt que Mariano pour récupérer nos affaires au lac et en ayant évité le pas de II qui est signalé sur son topo. Après un bref égarement (évidemment, prendre un sentier avec un panneau “Col du Pourtalet” ne va pas nous ramener au parking d’Anayet…), nous entamons la descente vers la voiture qui nous paraît interminable.

Même si toute la montée jusqu’au lac d’Anayet est très courue (ainsi que le Pic, même si dans une moindre mesure), la crète est beaucoup moins populaire et très jolie. C’était une belle randonnée pour ouvrir la saison. Au total, la boucle faisait 21km et 1200m de dénivelé positif.

 

Séjour à Gourette

08/08 (2km, D+ 100m) et 09/08 (6km, D+ 700m)

Après ces deux jours de bivouac, nous sommes restés quelques jours à Gourette. Comme les troupes n’étaient pas en forme (courbatures, rhume…) nous avons fait deux journées plus tranquilles : Soum de Grum par le Col de l’Aubisque et Grotte des Eaux-Chaudes (https://www.topopyrenees.com/grotte-des-eaux-chaudes/). La balade pour la grotte nous a beaucoup plu : elle est quasi-entièrement à l’ombre et la grotte à la fin était super sympa à visiter. 

Photo de Faustin et Charline en train de sortir de la grotte, au milieu de son entrée qui est en forme d'amande allongée

A l’entrée de la grotte - © Christelle

Photo de Christelle, la frontale équipée, qui regarde le plafond de la grotte juste au-dessus d'elle. Des gouttes d'eau y brillent.

Dans la grotte - © Faustin

Sur le retour, on tombe sur une deuxième grotte pas signalée et un potentiel futur secteur de couennes en train d’être nettoyé. Ce n’était pas une grande randonnée mais c’était l’aventure !

 

10/08 (14km, D+ 1200m)

Le dernier jour, nous avons fait le pic Sanctus en boucle : partis à pieds de Gourette, nous sommes montés par le Lac de Louesque et nous sommes redescendus par les lacs Lavedan, d’Uzious et d’Anglas. Si la montée par le lac de Louesque est très herbeuse, l’autre côté propose un peu plus de cailloux et est plus sympa. Voir la Taillante pour la première fois était un excellent bonus ; quand nous l’avions faite, elle était engloutie dans les nuages (http://www.grimperoots.fr/j3/index.php/les-crs/montagne-ete/732-grandes-voies-pour-petits-montants).

Photo d'une avancée de cailloux et d'herbe qui révèle une mer de nuage et quelques sommets cachés par un voile de nuage

Au sommet du Sanctus - © Faustin

 

But au Pic d'Ardiden et raclette

Dans les projets de l’été avec Seb que nous avions déjà repoussés une fois, il y avait le Pic d’Ardiden en partant au-dessus de Luz Saint-Sauveur (http://www.randozone.com/topos/randonnee/94/pic-d-ardiden-et-lacs-d-ardiden). Nous avons finalement eu l’occasion d’y aller sur trois jours en amenant une invitée spéciale dans nos sacs (une raclette à la bougie). 

14/08 (3km, D+ 1050m)

Le premier jour nous a amenés à un des lacs d’Ardiden, le lac de Casdabat, à travers plusieurs montées bien sèches.

Photo de Charline avançant sur un sentier avec un lac à sa gauche et une crête déchirée les surplombant.

Lac de Lagüe - © Seb

Le soir, le ciel sans nuage nous a offert un magnifique spectacle. Nous avons eu droit à la Voie Lactée, à des étoiles filantes, aux satellites de Starlink et à un superbe bolide.

Photo de nuit du ciel au-dessus d'un lac ; on voit la crête qui se découpe sur un ciel étoilé et la trace d'une étoile filante.

Ciel depuis le lac de Casdabat - © Faustin

 

15/08 (2km, D+ 300m)

L’objectif du deuxième jour est l’Ardiden, qui surplombait notre bivouac. Nous avons eu le malheur de suivre des cairns qui partaient dans un chaos avant de rejoindre le Lac Grand ; après une grosse heure de progression compliquée, ces cairns ont disparu, nous laissant dans un terrain instable, où plusieurs gros rochers menaçaient de s’emporter les uns les autres quand on y posait le pied.

Photo de Faustin et Charline qui avancent au milieu d'énirmes rochers ; on voit le sommet du Pic d'Ardiden derrière eux.

Dans le chaos - © Seb

Nous sommes redescendu nous mettre en sécurité, et avons fini par rejoindre le Lac Grand et le bas de la voie pour monter au Pic. Comme nous avions déjà deux bonnes heures de chaos technique dans les pattes (et que nous allions devoir avancer dans ce type de terrain jusqu’au sommet, aller et retour), nous avons décidé de renoncer au sommet. Après le pique-nique, nous nous sommes rabattus sur le projet du troisième jour : l’Aiguille de Lahazère. Seulement Seb est arrivé en haut - j’ai renoncé devant les premiers pas où il fallait mettre les mains, impressionnée par la pente qui filait sous nous ; Faustin plus loin devant une vire en II très aérienne. La descente de l’Aiguille est aussi très paumatoire, ce qui n’aide pas - et son sommet est juste assez grand pour s’y tenir debout.

Photo de l'aiguille de Lahazère au-dessus d'un chaos.

Aiguille de Lahazère vue depuis au-dessus du lac de Lahazère - © Seb

Photo d'une pierre avec écrit "Aiguille de Lahazère" devant le paysage

Au sommet de l’aiguille de Lahazère - © Seb

Nous sommes rentrés au bivouac ensuite, en ayant visité toute la vallée lacustre. C’est très sauvage, avec beaucoup de lacs très profonds mais à l’eau cristalline, de belles arêtes déchirées autour de nous et de grands chaos. Même si nous n’avons pas (sauf Seb) fait de sommet, les lieux en valent le détour. Et le soir… raclette ! D’abord, petit feu de rhododendrons pour faire réchauffer les pommes de terre, avant de pouvoir commencer à faire fondre le fromage. Après quelques galères de vent et de bougies, nous avons trouvé une installation optimale avec nos moyens et c’était parti. On a rarement mangé une raclette aussi bonne.

Photo de l'installation pour manger la raclette avec deux morceaux de fromage qui fondent

La raclette - © Seb

16/08 (5km)

Le troisième jour, nous nous sommes contentés de redescendre pour aller récupérer notre location à Cauterets pour le reste de la semaine.

Séjour à Cauterets

Nous sommes restés à Cauterets quatre jours : le temps de faire une randonnée, une grande voie et deux jours de couennes.

17/08

Nous avons commencé par une reprise d'escalade "tranquille" dans les secteurs Renoncule I et II après trois semaines de pause pour Faustin et moi. Reprendre confiance en ses pieds sur le granite a été toute une affaire (et pas un franc succès). Nous avons bien aimé les voies n°6 qui est très variée et n°8 qui est très ludique, avec de bonnes prises un peu partout.

Photo de Seb en Dülfer en-dehors d'un dièdre

Voie n°6 - © Charline

 

18/08 (10km, D+ 1000m)

Le deuxième jour, nous sommes partis pour une arête décrite dans le topo "Crêtes : 45 courses faciles à difficiles" par Laurent Mottier, la crête du Tuque Esparbère. Après avoir nagé dans les buissons de rhododendrons en suivant la mauvaise trace (http://www.rando-marche.fr/_f8216_704_escalade-tuque-esparbere-traversee-par-les-cretes), nous sommes partis dans un couloir d'avalanche bien raide pour rejoindre la crête (Commentaire Seb : papa pas très fier de les avoir amené dans cette galère dangereuse sur la fin du couloir).

Photo de Seb au milieu d'un champ de rhododendrons en pente. Les buissons lui arrivent au genoux.

Dans les rhododendrons - © Faustin

Toute la première partie est très large, sans aucun danger et la vue sur les cirques de Troumouse et de Gavarnie est grandiose. 

Photo de la crête avec Seb loin devant ; on voit que l'herbe est jaunie sur quelques mètres de large au sommet de la crête.

Sur la crête - © Faustin

Comme nous avions déjà perdu du temps, nous avons contourné le Tuque Esparbère sans y passer avant de nous poser pour manger parce que notre ventre sur pattes (Faustin) manquait d'essence. C'est au pique-nique que nous nous sommes rendu compte que nous étions short en eau… Plus que 1,5L pour trois, et on en était à peine à la moitié (on était partis avec 6L). Nous avons donc décidé de sauter la partie plus aérienne de la crête et de nous échapper par une sente qui y montait un peu plus loin. Après avoir rencontré des vaches qui ne devaient pas voir passer beaucoup d'humains et avoir traversé les bois, nous sommes rentrés à la voiture, à sec d'eau. Heureusement qu'on en avait dans les portières !

Photo de Seb devant la suite de la crête. On voit des sentiers à flanc qui partent plus bas.

A la recherche de l’échappatoire - © Faustin

 Notre trace, qui n'est pas forcément à suivre pour la montée : https://maps.suunto.com/move/sebastienmontant/64df94aeda3a123c2f106af9.

19/08

Le lendemain, grande voie au-dessus du Clot : la Voie de Plus Droite (https://www.camptocamp.org/routes/1127231/fr/pont-d-espagne-campanule-voie-de-plus-droite). Elle est normalement en deux longueurs mais nous l’avons rallongée d’une en finissant par une longueur d’à côté. Il y a un gros pas de V+ dans L1 et L3, et en passage très athlétique dans L3 (Commentaire Seb : l'occasion de mettre en application la technique du mouflage pour Seb). La voie était trop difficile pour moi et j’en ai peu profité au final. Nous sommes descendus en 2 rappels jusqu’en bas (Commentaire Seb: sans coincer la corde), même s’il y a une échappatoire à la fin de L2. Les rappels étaient bien sympas.

 

20/08

Le dernier jour, au vu des températures chaudes, nous ne sommes pas repartis dans une grande voie comme c’était initialement prévu et nous sommes allés découvrir la falaise d’Arrayoulet (https://www.camptocamp.org/waypoints/136322/fr/falaise-d-arrayoulet). 

Photo du panneau indicatif sur la falaise d'Arrayoulet. Il y a des images d'oiseaux et on devine des informations sur les voies.

Détail des voies au parking - © Seb

Un coin d’ombre au pied des voies nous a permis de profiter des voies. Le rocher y est très compact avec plein d’incrustations qui le rendent très adhérent et couvert de prises. Le niveau tourne autour du 4-5 avec un équipement très resserré : une dégaine tous les mètres sur les quatre premiers mètres puis tous les 1,5 ou 2m jusqu’en haut. Nous nous sommes vraiment fait plaisir et nous comptons y retourner pour découvrir le reste des voies !

Phoro de Charline au milieu d'une voie, qui se détache sur le ciel bleu derrière.

Charline dans la n°16 - © Seb

 

Cols d'Arratille et des Mulets

21/08

Pour clôturer le séjour, nous sommes repartis deux jours en bivouac. pour faire la boucle col d’Arratille-col des Mulets. Il était prévu des averses orageuses pour les deux soirs et effectivement, quand nous sommes arrivés à notre bivouac au lac de la Badète au-dessus du lac d’Arratille, le ciel s’est couvert de gros nuages noirs. Nous avons monté la tente en vitesse avant qu’il ne commence à pleuvoir. Entre les accalmies, nous avons pu prendre l’apéro dehors (Commentaire Seb : l'orage avec la grêle, c'est parfait pour le Ricard) puis nous sommes rentrés manger à l’intérieur pendant qu’il pleuvait. 

Selfie de Seb, Faustin et Charline (qui tient une main de cartes de tarot) sous la tente.

Tarot sous la tente en attendant de pouvoir prendre l’apéro dehors - © Seb

Photo du ciel de nuit, on voit le profil de la montagne devant un ciel violet foncé chargé de nuages. Un éclair apparaît entre deux nuages.

L’orage au dessus de la vallée de Gaube - © Faustin

 

22/08

Le lendemain, nous avons atteint le col des Mulets sans encombre avant que le ciel ne commence aussi à se charger. Il a commencé à pleuvoir autour de 14h, et nous sommes allés nous protéger sous l’auvent du refuge des Oulettes pour manger un brin et attendre que ça passe. A l’arrivée après une descente interminable, le parking du télésiège était presque vide, une vision que nous n’avions pas eue de la semaine.