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Un petit CR avec vidéo pour vous faire vivre les 100 km de Belvès dans le Périgord Noir, le 25 avril 2009.

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Participants : Orel & Will suivis par Anna en vélo.

Voilà donc le petit montage vidéo, qui résume bien l'ambiance pluvieuse de la journée ! L'inverse de l'an passé où les coureurs avaient été assommés par la chaleur (cf. le CR de Seb). Le temps était exécrable, 9-10° avec une pluie continue... plus triste mais moins éprouvant pour l'organisme d'après les habitués de l'épreuve. Enfin, j'aurais bien aimé un peu plus de soleil.

Anna nous accompagne à vélo (Will et moi) avec un sac à dos, remplis de trucs qui serviront à rien. Mes parents, en équipe de soutien, avaient fait le déplacement. Location de bungalow et encouragement pendant la course à plusieurs points stratégiques. Merci à eux !

Cette année, Belvès accueillait les championnats nationaux et nous étions 656 à nous élancer au départ à 8h00. Le parcours va à Sarlat par la route (50 km) et revient à Belvès (100 km) par un itinéraire sensiblement différent.

Avec un entraînement un peu léger, je ne suis pas confiant ! Je sais que je finirais les 50 premiers km sans trop de difficultés, mais je ne sais pas comment les cannes se comporteront après 60 km ou 80 km. C'est l'inconnu ?

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Départ à 8h00

Je décide donc de partir prudemment avec Will. Je me force à courir en sous-régime autour de 9 km/h et de marcher un peu à chaque ravitaillement. Je vise donc avec un peu de marge d'arriver à Sarlat (50 km) en 6h00. Will a des bonnes sensations, il part devant après 25 km et arrivera à Sarlat avec environ 20mn d'avance. Mais il commence de se plaindre de ses jambes... mauvaix choix ! Anna qui a froid est parti devant et m'attend à Sarlat. J'en profite pour me faire une séance MP3 avec ma compil spéciale.

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Triste route sous la pluie...

Arrivé à Sarlat, je me suis conditionné pour effacer de ma tête les 50 premiers km, je sais que la course commence maintenant, avant ça ne comptait pas : tout se gagne ou se perd sur les 50 km qui vont suivre. Je décide de changer mes chaussettes trempes et du coup je change de pompe aussi, mauvaise idée !

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50 km, un verre de rouge et on repart !

A partir de ce point, Anna me suivra fidèlement. Arrivé au 60 km, tout va bien. Mais je remarque que ma vitesse a légèrement baissée : du coup j'essaye de compenser en évitant de marcher aux ravitaillements. Je me concentre spécifiquement pour atteindre chaque tranche de 10 km, qui elle même se divise en deux tranches de 5 km qui chacune prend une durée d'environ 35mn, qu'il faut occuper comme on peut : c'est chiant la course !

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Anna, ma suiveuse en vélo, aura froid !

Arrivée au 70 km, je me dis en moi-même que mon entraînement - même un peu merdique - m'a permis d'arriver ici sans souffrance, c'est déjà pas mal mais je sens mes cannes durcir et je devine que la fin va être longue, très longue même. Ma vitesse continue de diminuer, mais je m'accroche. Psychologiquement, je savais qu'il serait difficile d'atteindre les 80 km, car l'ennui, la fatigue nous gagne et il reste encore tellement de chemin que l'abandon peut survenir à tout moment : il faut se faire violence.

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80 km, Will a encore 5 mn d'avance...ça devient dur !

Passé le cap des 80 km, voilà 9h40 que je suis parti. Pendant 5 km, je retrouve des ailes et j'en profite pour rejoindre Will, qui marche, mais qui ne tiendra pas bien longtemps ! J'en profite pour l'insulter un peu, lui dire que c'est une merde... Mais je remarque en le doublant que ma vitesse de course n'est pas beaucoup plus rapide que sa marche. Will s'arrêtera trop longtemps au prochain ravitaillement, et saisi par le froid, tremblant, ne pourra plus repartir. Abandon : il en profitera quand même pour bouffer quatre crêpes - le salop - en attendant le rapatriement sanitaire.

Mes pieds ont dû gonfler et mes chaussures me font souffrir terriblement, sans parler du tendon d'achille qui me chatouillent : je regrette douloureusement d'avoir changé de pompes à mi-chemin. Mais, le reste des muscles se comportent plutôt bien et je ne me sens pas fatigué : j'ai bien fait attention de bouffer et boire à chaque ravito. Du coup, je me refait un petite séance MP3 en me concentrant sur la musique pour évacuer la douleur.

Extrait :

Remporter le critérium
C'est pas rien crois-moi
Mais t'embrasser sur le podium
Là c'est tout pour moi
Je voudrais que tu vois comme
J'en chie pour toi
Pour trois fleurs sur le podium
Ah ça j'en bave crois-moi

Miossec, Le Criterium.

Arrivée au km 90, je sais que c'est gagné : je n'abandonnerai plus. J'en profite pour boire une petite binch au ravito, plus par défi que par envie. Mais il va encore falloir se battre, car la douleur dans mes pieds est telle qu'elle me coupe parfois la respiration... Je continue de courir, car j'ai constaté dans ma situation que cela me faisait moins mal que de marcher et puis ça abrègera mon calvère. D'ailleurs, je cours même dans les montées, ce que je ne faisait pas au départ ! Du coup, je double pas mal de participants.

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Arrivée au courage en 12h28 avec Christian des Kéké missing icon

Comme prévu les 10 derniers km sont durs mais se passent mieux psychologiquement, car l'arrivée se fait sentir. Il reste encore une belle montée de 2 km pour rejoindre Belvès ! Et là un gars, coaché par son accompagnateur, me prend en chasse... j'observe la scène perplexe. Quand je dis à Anna en colère : "Va falloir qu'il s'accroche s'il veut me doubler celui-là !". Alors je pars comme une furie oubliant tout douleur, et doublant une dizaine de concurrents (bah ouais c'est con) pour passer la ligne d'arrivée. Dans l'opération, j'ai perdu Anna qui passe finalement la ligne d'arrivée vingt secondes plus tard.

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La nuit tombe, il pleut toujours...

Au final, je mets 12h28 pour mon premier 100 km. Il est 20h28. La nuit commence a tomber ; il n'a pas cessé de pleuvoir. Et je suis content d'arriver au bout. Je remercie chaleureusement Anna, ma suiveuse, qui n'a pas eu chaud. Plus que la distance - ou le mal au cul - le froid a été son ennemi : je pense qu'elle a battu le record de litres de soupe chaude ingurités aux ravitaillements ! Les derniers concurrents à finir arriveront à 2h00 du matin...

Résultat : 12h28, 292ème / 656 (182 abandon dont Will au 85ème km). Au final, pile-poil une moyenne de 8km/h, c'est ridicule je sais, mais faut essayer pour se rendre compte que c'est pas si facile !

Pour info, le premier mets 7h14, le dernier classé mets 17h59. Le 86ème au général met 10h. Par ailleurs, la course accueillait les championnats nationaux, pour dire que le niveau est relévé.

Quelques Liens 

  1. Le site web de la course : http://www.100kmbelves.com
  2. Le CR de Seb en 2008 : http://montant.free.fr/blog/index.php?2008/04/29/15-cr-les-100-km-de-belves
  3. Le CR vidéo de Seb en 2008, qui vaut des points : http://www.youtube.com/watch?v=vQ7f-5Jt2sM
  4. Mon CR vidéo 2009 au format mp4 : ici
  5. Plan d'entraînement à base de sortie montagne : http://aurelien.esnard.free.fr/spip/spip.php?article21

 

Voilà c'est tout !