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Seulement 3 semaines après les 160km et 10000m de D+ du GRP, j'avais eu la bonne idée d'être inscrit pour suivre des camarades de club de triathlon au format Ironman de Saint Jean de Luz le 14 septembre. 

Bon jusque là, çà parait seulement débile, mais là où çà devient drole c'est quand on se donne un peu de handicap....

 

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Visage souriant et rayonnant de forme au départ du marathon...

 

Participant : Fredo

Avant course :

Donc le jeudi soir, c'est sortie longue... soirée de ma boite... apéro, repas, quilles de rouge.... hop hop hop, on se retrouve d'un coup de pédale en velo à la dame de shangaï à bordeaux, entrée pas payante car seulement bar à cause de travaux... bon 2-3 tournées et on file avec quelques collègues à l'I-boat sur les bassins à flots du port de bordeaux, boite techno... les tournées s'enchainent et je perds un peu la notion du temps et j'ai quelques trous dans la soirée... vers 4h du mat, départ pour rentrer dans son petit chez soi... me rappelle pas bien combien de temps j'ai mis à retrouver mon velo... je reprends connaissance le jour se leve et je croise le panneau Cauderan (environ 5km au nord ouest de la boite, alors que je devais partir plein sud pour rentrer chez moi).... OUPS !!!! qu'est-ce que je fous là ? ... je slalome sur le velo et me prends une belle pelle pas longtemps après avec le nez contre un vilain trottoir qui m'a sauté à la gorge... je remonte peniblement sur mon velo, il fait plein jour... je rentre en slalomant au radar. Je rejoins mon lit au mental vers 10h du matin (belle perf que 6h de velo pour parcourir un trajet initial de 20km....). Je m'ecroule et m'endors et c'est la copine qui me réveille à 15h pour partir à Saint Jean de Luz vu que le lendemain matin je prends le depart.... oh merde ! j'ai mal au crane et des relents de whisky... un doliprane, je rassemble en moins d'1h avec pas beaucoup d'energie mes affaires de course et de bivouac que je balance dans sa voiture. Elle conduit (çà serait pas une bonne idée que je souffle dans un ballon et je comate comme une merde sans parvenir à dormir). Un repas rapide à la pizzeria du coin le soir avec juste 2 petites bieres après avoir posé mes affaires dans le parc à velo, puis un bivouac à l'arrache à la belle étoile sur la plage de Socoa (pas eu le temps de chercher ou dormir) avec la copine qui trouve çà tellement romantique, moi je m'ecroule comme une merde pour 5h de sommeil avec encore un peu la gerbe... extrait conversation : "tu viens te baigner nu avec moi ?" ... "non m'en fous, faut que je dorme !"

Course :

Bon autant dire que je n'étais de toute façon pas du tout confiant au départ, persuadé que la natation se fera dans la douleur (j'ai compté n'avoir nagé qu'environ 10 km en cumulé depuis avril, moins d'une seance par mois...) et m'attend à completement caler sur la course à pied seulement 3 semaines après les 160km à pied du GRP que j'avais quand même fini avec des douleurs importantes aux genoux (surtout le droit)...

Valerie la copine était inscrite sur le half en relais mais finalement forfait en retour de grosse entorse de cheville, elle espere d'ailleurs effectuer sa reprise course à pied en m'accompagnant un peu sur le marathon de temps en temps... et nous voilà donc en train dans la nuit noire sur la plage de Saint Jean de Luz d'enfiler cette combi que je n'avais pas remise depuis le half de salou en mai... cette fois on y est, j'ai encore un peu la gerbe, et pourtant je ne stresse même pas, me disant on verra bien, même en 16h le but sera de finir et je me dit dans ma tête qu'il faut surtout partir doucement sur le velo et aviser aux sensations... Je retrouve sur la ligne de depart quelques têtes connues avec qui je papote un peu. Ils me demandent "alors t'as recupéré de tes 160 bornes ?", "ben en fait je crois pas, mais on verra bien... et puis surtout j'ai pris une grosse cartouche hier..."

Départ peu après 7h alors que les premières lueurs de l'aube pointent encore très timidement. Je pars de tout derrière, j'ai pas envie de cartonner dans l'eau, j'ai le temps... les premiers mouvements me renseignent très vite sur ma natation : çà va vraiment pas bien se passer, en à peine 300 à 400m, je me sens vraiment mal et me mets en brasse, je ré-essaye, rebelote... je fais le premier tour en alternant les 2 nages tous les 200-300m pour sortir à l'australienne à mi-parcours au bout de 40min pour le premier tour. Je replonge et c'est de pire en pire, je ferai environ 80% du second tour en brasse (en essayant d'allonger autant que possible la nage), le seul truc rigolo c'est que je profite plus de la vue et que j'arrive même à doubler quelques uns des derniers qui nagent en crawl alors que je suis en brasse... bref je pose pied à terre après cette interminable natation au bout de 1h22m (tiens j'ai presque pas mis plus au second tour).

J'enleve la combi sur le sable et me met à trottiner pied nus sur la longue transition jusqu'au parc à velo. Il reste environ 10 velos dans le parc, je suis donc vraiment aux fraises :-) Je prends le temps de bien me secher, me revaseliner l'entre jambes (c'est la première fois que je vais faire la distance ironman en trifonction (le même vetement pour les 3 epreuves sans se changer), je prefere donc eviter les frottements) et d'aller faire pipi. Peu avant de partir, Jacky arrive au parc, je commence le vélo quelques minutes avant lui.

Je me force à ne pas accelerer sur les premiers kilomètres roulants en plat ou faux plat montant, 3-4 vélos me doublent dans les 20 premières minutes (dont jacky). Je monte prudemment les cotes raides (pas mal à plus de 10% même si souvent courtes, la pire devait faire 17% de moyenne sur 200m) en sortant régulierement mon 34 devant. Je me dis que j'ai le temps. Les cotes se succedent, le paysage est très beau et l'accumulation du denivellé m'amene à la fin de mon premier tour en 3h42. Le second tour commence, j'augmente un peu la vitesse dans les montées et rattrape quelques personnes qui commencent à payer leur effort, j'escompte finir avec un second tour à peu près à la même vitesse que le premier. Le denivellé continue de s'enquiller (au final 2200m de D+ mesuré au GPS). Le vent se leve sur le second tour et le retour à partir du 110-120km est face au vent. Au bout de 140-150km, je commence à avoir vraiment mal sur le dessous des pieds (il parait qu'il faut que change de chaussures de vélos en augmentant d'1 taille comme j'ai fait avec les chaussures de course à pied cette année par rapport à l'an dernier), c'est très douloureux de se mettre en danseuse, donc je monte plutot assis en puissance. Au final, je finis donc mon velo en 7h29 avec un second tour à peine plus long que le premier.

A la transition, mes dessous de pied sont très douloureux et je mets bien 2-3min à rejoindre mon emplacement en titubant. J'avais également prevu de me poser un strap au genou droit, je galere pour le mettre avec une premiere bande qui refuse de coller, grrrr... en farfouillant je trouve une seconde bande et fini par poser mon strap avec un seul tour pour ne pas couper la circulation derrière le mollet au lieu des 2 que je mets pour les trails... je me revaseline et prend le depart inquiet en me disant "cours tant que tu peux, tu gereras ensuite". Au bout de 200m, je regarde mon GPS et constate que je suis à plus de 12 à l'heure très facile... hum non, faut ralentir je vais le payer sinon... un marathon c'est long. Au bout d'1km, mon strap se detache... hé merde !! je peste et l'arrache en constatant que j'arriverais pas à le faire tenir. Tant pis, faudra que le genou tienne.

On arrete pas de se croiser sur la course à pied avec les autres du club sur l'iron (4 tours de 10.5km à faire), mais aussi francoise et cathy sur le half, puis hugues et thierry sur le CD. On s'encourage tous, j'encourage aussi plusieurs amis d'autres clubs. Les autres membres du club encouragent sur le bas coté. Je me tempere pour ne pas accelerer et reste très régulier autour de 5m30-5m40 au kilo, j'espere que çà tienne le plus longtemps possible. Passage au premier tour en 56m... passage au second tour en 57m.... passage au troisième tour en 57m, je reprend michel qui avait un tour d'avance et voit que je recupère pas mal de terrain sur bernard et jacky, mais ils sont vraiment loin. vers la fin du troisième, debut du quatrieme tour, çà rentre dans le dur... j'ai 2 bouts de bois à la place des mollets, mais toujours pas mal aux genoux et souffle vraiment facile. Je m'accroche en m'accordant de marcher environ 100m après chaque ravito pour prendre le temps de boire doucement mon verre d'eau. Valerie fait quelques km avec moi lors des 3° et 4° tours (elle me dit que je vais trop vite pour elle en reprise :-p), c'est vraiment sympa et reconfortant même si je n'ecoute pas vraiment tout ce qu'elle me raconte (et je la laisse courir devant)... La tempete éclate à environ 5-6km de l'arrivée avec beaucoup de vent et des trombes d'eau.... Bon on va pas faire demi-tour non plus... Enfin la ligne arrive, je remets des watts dans les 2-3 derniers km et franchit la ligne d'arrivée après 13h13m08s et un temps marathon complétement inespéré de 3h55m50s à ma montre (un peu craqué sur le 4° tour en 1h06)... Au final un beau pari réussi de doubler cet ironman avec le GRP et un beau moment partagé entre amis. Super course club avec un peu de handicap :-D