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Avec le cousin Frédo, on avait prévu de se lancer dans la Pottoka, une rando-raid qui représente la dernière partie de la Transpyrenea pour environ 200 km et 10 000m d+... Mais bon, suite à des ennuis judiciaires, la course est finalement annulée au dernier moment :-( Du coup, pas mal de coureurs et même des bénévoles, se sont organisés pour faire l'aventure en off ! L'itinéraire suit le GR10 d'est en ouest... Trois format de courses sont proposés : départ de Banyuls le 1er août pour ~900 km (Transpyrenea), ou de Bagnères-de-Luchon le 8 août pour ~450 km (Pastourale) ou encore de La-Pierre-Saint-Martin le 11 août pour ~200km (Pottoka). Avec Fredo, on a choisi ce dernier format... Comme on n'est pas super-entraîné, on décide de partir en mode "rando-commando" en avançant à notre rythme... On évolue en autonomie complète, en profitant des bars / restaurants assez nombreux sur la partie basque et on fait dodo là où on peut ;-)

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La pierre tombale du GR10 ?

On n'est très proche dans l'esprit de notre traversée précédente du GR20 (185km en 5 jours, 10 000m d+). A la différence principale qu'on porte plus de bouffe et le matos de bivouac, et donc les sacs sont plus lourds (11 kg avec 2L d'eau et 1 kg de bouffe pour ma part dans sac de 30L et 8 kg avec 2L d'eau pour Fredo dans un 20L). 

Participants : Fredo et Orel 

 

J0 : La-Pierre-Saint-Martin -> Logibar (38 km, 2100m d+, départ 13h30 -> arrivée 22h30)

Départ de Bordeaux le samedi matin à 8h00 en bla-bla-bla-car avec une famille qui nous pose dans la station de la Pierre-Saint-Martin au point de départ initialement prévu ! La mairie malgré l'annulation de la course a laissé en libre accès salle à manger, douche et dortoir... On ripaille un peu... On fait connaissance avec Mathieu un autre gars motivé sur le départ comme nous et nous voilà parti sur le coup de 13h30 pour notre première demi-journée.

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15h00 - Fredo et Mathieu sur les hauteurs de la Pierre-Saint-Martin

Un peu plus loin à l'entrée de Saint-Engrâce, on trouve un gars avec le dossard de la Tranpyrenea qui fait sa pause au bord d'un chemin... il a déjà fait 25 km ce matin et 700 bornes depuis son départ à Banyuls... Il est content de voir du monde, il a les trait tirés, il nous raconte qu'il en a marre, et qu'il faut que ça se termine...

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19h30 - On attaque la descente dans les gorges d'Holzarté...

- Au bout de 5 mn de discussions courtoises, Fredo me dit "Orel, c'est pas le mec dont tu m'as parlé... ?" En examinant son dossard de plus près, on peut lire  "Alain H...".
- "Bah, merde alors, on se connait... t'es un pote du CEA à Cyrillus... On a même fait une sortie ski rando ensemble dans une cabane à Payolle..."

- Les souvenirs reviennent à Alain : "Oui oui !!! Je me souviens de la sortie nocturne après l'apéro...y'avait même un fou qui était en tee-shirt !".
5mn plus tard. On réalise que le gars en tee-shirt, c'était Fredo :-) Les présentations sont faites... On continuera à évoluer ensemble toute la journée... et un peu les jours qui suivent.

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20h30 - Petite pause en équipe avec Alain H. en guest star à droite...

Même si Alain est bien fatigué, on note tout de suite qu'il marche vite... plus vite que nous, alors que nous sommes tout frais sur le départ ! On le suivra comme on pourra jusqu'à l'entrée des gorges d'Holzarté où la nuit nous rattrappe... A notre sortie des gorges (vers 22h30), Alain est déjà installé dans son campement (préparé par son assistance familiale). Des bières fraîches nous attendent : "merci la maman !". On ira dormir sur un parking un peu plus loin, sous un lampadaire : pas notre meilleure nuit :-( 

J1 : Logibar -> Estérençuby (45 km, départ 5h30 -> arrivée 19h00, dont 1h30 de pause)

La journée est annoncée caniculaire par toutes les météos... Plus de 33 degrés (ressenti 38°) sur Saint-Jean-Pied-de-Port ! On décide donc de partir tôt avec un réveil avant 5h00 et un départ à 5h30. On est pas encore efficace au pliage de campement. La première montée à la frontale nous réveille progressivement, après la progression est assez ludique entre crête herbeuse et fougères... J'arriverai même à perdre Fredo qui m'a attendu 30mn à une source où je ne suis jamais passé !

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7h30 - Levé du jour sur la première montée...

Du coup, j'arrive au col de Bagargi (les chalets d'Iraty) sur le coup de 10h30... Puis Alain (parti 1h plus tard) arrive : il n'a pas vu Fredo sur le chemin :-) Bref, on se retrouve tous finalement sur le coup de 11h. Avec Fredo, on fait une bonne pause bière-resto pour manger un peu et soigner les pieds qui commencent à souffrir.

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10h00 - Où est Fredo ? Sentiers pommatoires avant le col des Chalets d'Iraty !

C'est reparti...On descend du col, on monte, on re-descend... On refait le plein d'eau au chalet Pedro avant d'attaquer la montée à l'Okabe dont toute la traversée se fait en pleine cagne... dur dur ! On tire la langue, je choppe de nouveau de l'eau (et du fromage) dans une bergerie, puis on descend tranquillement jusqu'à Estérençuby... On ne resiste pas à faire une petite pause bière sur le chemin à Kaskoleta. A notre arrivée, on retrouve Alain qui mange en famille... on se fait un peu chambrer sur notre timing ;-)

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15h30 - Descente caniculaire après le sommet d'Okabé...

Pour la suite, on repère un bon resto (le seul du village) juste à côté d'un trinquet couvert qui nous servira d'abri trois étoiles pour la nuit, qui s'annonce pluvieuse & orageuse ! Le truc sympa dans ces petits villages basques, c'est que vous avez toujours des trinquets pour dormir avec des toilettes publiques ouvertes tout le temps, parfois même avec douche :-) A la nuit tombée, Paulo & Wielfried (section Trail de la Légion Etrangère, inscrits sur la grande Transpyrenea) nous rejoignent dans le trinquet, accompagnés de leur suiveur-cuisto... 

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19h00 - Arrivée au village d'Esterençuby (à gauche le Trinquet pour dormir, à droite le resto).

J2 : Estérençuby -> Bidarray (50 km, départ 4h45 -> arrivée 20h45, dont 3h30 de pause)

La journée du lendemain est annonçée longue et pluvieuse... On se lève donc plus tôt encore. Première étape de 13 km assez roulante à la frontale pour rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port. Le réveil musculaire se fait plus ou moins douloureusement... un boule dans le mollet droit, un quadri qui clignote... La journée risque d'être longue ! Arrivés au village, ou retrouve Alain & Paulo pour un petit dej' en commun... Avec Fredo, on restera une bonne heure en tout avant de repartir au combat... Pour l'instant, le ciel quoique menaçant tient bon :-)

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7h30 - Arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port

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8h10 - Pause petit dej' avec Alain H. et les légionnaires...

La suite se compose de deux grosses bosses, une première de 20 km qui passe par le sommet du Munhoa et rejoint Saint-Etienne-de-Baigorry, puis une seconde de 17km qui traverse les crêtes d'Iparla (et le pic d'Iparla) et se termine au petit village de Bidarray... 

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11h50 - Descente pluvieuse du Munhoa...

Nous commençons à prendre quelques averses sur la fin de la première bosse, dans la montée au Munhoa... On enfile les vestes & pantalons de pluie... Très vite les pieds sont mouillés : on met alors les chaussettes étanches, en prévention des crevasses ! Un coup de beau revient pour nous sécher lors de la pause au resto du midi, que l'on passera en compagnie des bénévoles off qui suivent un peloton de 20 coureurs depuis leur départ il y a 10 jours ! On prolongera la pause pendant 2h30, et on se fait gentiment chambrer par les bénévoles après nos bières de recup', les deux plats de pâtes carbo et le vin rouge... "Hé hé, on est en vacances fourchette & loisir !" lance Fredo...

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13h30 - ravito à Saint-Etienne-de-Baigorri... bière bière bière !

Allez, c'est reparti... Le passage des crêtes d'Iparla est vraiment la partie la plus belle de notre traversée, aérienne avec pas mal de ressaut à négocier... mais le mauvais temps s'installe pour de bon, la pluie d'intensifie et le vent souffle en continue entre 30 et 50 km/h, ce qui devient usant après plusieurs heures de marche ! Dans ces conditions, on n'a pas du tout envie de traîner et du coup on haussera substantiellement notre vitesse de marche... Pendant la redescente sur Bidarray, j'arrive même à trouver une bûchette de réseau pour réserver le resto qui va bien... avant 21h ;-)

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18h00 - quelque part sur les crêtes en mode commando...

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20h00 - arc-en-ciel à la descente sur Bidarray

Trinquet abrité en accès libre avec toilette & douche chaude : du quatre étoiles, qui fait du bien au moral après cette grosse journée... dodo rapido.

J3 : Bidarray -> Olhette (44 km, départ 7h00 -> arrivée 21h00 dont 2h30 de pause)

Pas de répis, il pleut dès le matin... Après un peu de route facile, on attaque une montée pénible pour rejoindre le col des Veaux à "seulement" 11 km du départ... On doit payer les efforts de la veille, car on n'avance pas du tout ce matin... ça tricotte... trop chaud avec les vêtements de pluie, trop froid quand on les enlève... En plus, j'ai mal au pied après 5 km de marche. La perspective de devoir supporter la douleur toute la journée entame sérieusement mon moral :-( 

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8h30 - longue montée pénible sous la pluie :-(

Par la suite, la descente du calvaire sur Ainhoa peu après midi me paraîtra bien longue...

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12h00 - avant la descente du calvère sur Ainhoa

Le beau temps revient maintenant... On décide de faire une bonne pause dans le village pour sécher notre merdier, manger au resto. La perspective d'arriver le lendemain et que le plus dur est fait me redonne des points de vie :-)

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20h00 - traversée des rails du petit train de la Rhune

D'Ainhoa, on rejoint Sare par des sentiers faciles (12 km), on se posera au bar pendant 1h le temps d'aérer les pieds et de faire quelques courses pour notre dernière soirée. De Sare, il nous reste environ 10 km pour monter sous la Rhune, traverser le col des Trois Fontaines et redescendre vers le gîte d'Olhette... Pas de place, pas de resto... ce sera dodo dans un champ à la belle étoile ;-)

Bon le champ était en pente, et je me suis réveillé toutes les heures pour remonter mon tapis de sol... Par chance, il ne pleuvra que quelques gouttes ;-) 

J4 : Olhette -> Hendaye (24 km, départ 5h00 -> arrivée 11h30)

Départ tôt à la frontale pour la dernière étape... on veut arriver avant midi, pour respecter le contrat des 4 jours max ! Il ne reste que 24 km, une formalité... On monte au col d'Ibardin (6 km de montée cool) et de là on aperçoit nettement l'océan au lever du jour et le village d'Hendaye... Petite émotion ! La photo va ensuite se rapprocher et devenir de plus en plus nette...

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7h30 - pause café au col d'Ibardin (qui ouvrait au moment où on repartait)

On se tire même la bourre sur le dernier coup de cul à 500m d'altitude (Xoldoko Gaina), qui nous dévoile un super panorama sur la côte basque... A nous la plage, les cocktails, la drogue, l'argent et les filles faciles ;-)

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8h40 - Encore quelques heures de marche pour Hendaye !

Petite pause à Biriatou à 9h30... On hésite à rentrer pieds nus dans un hotêl classieux pour prendre une bière ; les vieux prennent leur petit déj' en terrasse, on sent mauvais, ... Allez zou, va pour deux pintes ;-)

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11h30 - Ambiance plage sur la ligne d'arrivée !

La fin du GR10 passe sous l'autoroute et sous la nationalle puis descend doucement vers le port... Des bénévoles sont venus à notre rencontre en courant... Du coup, on sangle les sacs, et on termine avec eux les cinq derniers kilomètre au (petit) pas de course... On n'avait pas vraiment prévu ça, mais bon... Pizza, bière et douche au Yatch Club... Debriefing avec les bénévoles et quelques coureurs... Puis retour sur Bordeaux en voiture avec Audrey (madame Fredo) qui nous attendait à l'arrivée :-) 

finisher

Photo finish des beaux gosses (après la douche)

Trace GPS

Photos

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Sac à Dos

Petit retour d'expérience perso sur le matos et le sac à dos... Il faut dire que j'ai pu profiter des conseils de Fredo qui avait déjà effectué la première édition de la Transpyrenea sur au moins 300km... 

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sac 30L orel (11 kg TTC)

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sac 20L fredo (8 kg TTC)

Pluie : L'équipement pluie est essentiel, surtout dans le Pays-Basque... J'avais déjà une bonne veste Goretex. Et j'avais initialement pensé ne pas prendre de pantalon de pluie, mais cet article s'est révélé essentiel et j'ai pu apprécié le confort d'un modèle respirant par dessus le short... J'ai juste ajouté un sur-sac pour protéger le sac à dos contre la pluie... Et tous le matos était protégé dans le sac par des poches plastiques + 1 poche étanche pour les habits. Un autre article utile (pour lequel j'avais des doutes) est la chaussette étanche... C'est même critique : si tu marches une grosse journée avec les pieds mouillés, t'es à peu près sûr d'abandonner le lendemain à cause de crevasses !

Côté bouffe : 500g de jambon cru, du fromage à pâte dure... Fredo avait de son côté quelques lyophilisés à la place. Pour le sucre, j'avais des barres céréales et un mélange divers de fruits secs et cacahuètes sucrés/salés... 

Côté eau : J'avais une poche à eau de 2L + 1 bidon de 0.7L au cas où... Parfois, j'étais un peu juste... mais là c'est perso, Alain H. avançait avec deux bidons de 0.75cl, mais il avoue que ça a touché plusieurs fois !

Côté bivouac : j'ai copié la solution de Fredo avec un "sac de couchage" Bivvy Sol Escape (250g), dans lequel j'enfile drap de sac en microfibre (250g), mais tu peux faire plus léger avec un drop de soie (100g). J'ai trouvé que c'était une bonne solution : le Bivvy, ça ressemble à une grosse couverture de survie avec une membrane étanche-respirante. Poids imbattable ! En tapis de sol, j'avais un thermarest gonflable (300g) et Fredo avait un tapis de base coupé sur mesure (100g). L'inconvénient du Thermarest, c'est sa fragilité, mais sur 4 jours ça passe... 

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 Solution Bivvy Sol Escape testé par Fredo ;-)

Pas de tente, mais une tarp + quelques sardines et les batons de rando comme piquet. Fredo a de son côté un modèle poncho-tarp.

Vêtements : En plus de l'équipement du coureur sur soi, j'avais comme change au sec un caleçon, un teeshirt et une paire de chaussette... J'avais également pris un pantalon (pas si) léger (probablement en trop). En couche chaude, j'avais une micro-polaire, un bandeau polaire, des gants polaire, des manchons bras / mollet. Ne pas oublier que l'on dort dehors !

Pharmacie : Pas grand chose pour seulement 4 jours. Un petit ciseau... Du tape, c'est mieux que l'elasto (plus fin, moins collant). A mettre sur les pieds en préventif au moindre échauffement. Ensuite, le plus utile est le Nok qui est une crème à la fois hydratante et anti-frottement (1 tube = 4 jours), contrairement aux autres solutions (Vaseline, Bepanthène). Un tube de Cicalfate pour son action assèchante et réparatrice...

Orientation : Pas de carte papier, ni de topo-rando... Le balisage du GR10 est assez évident... mais méfiance quand on progresse de nuit ! En outre, on avait tous les deux une trace GPS enregistré sur nos smartphone, ainsi que la carte IGN offline + des batteries USB et 1 chargeur électrique. Pour la nuit, j'avais une frontale + une autre de secours (+ des piles de rechange pour chaque frontale). En pratique, je n'ai consommé que les piles de ma première frontale.