Prologue :

L’idée du voyage: aller se perdre 1 mois en juin à vélo dans l’Altaï Mongol à la découverte de ses montagnes et de son peuple Kazakh nomade.

Nos montures baptisées Paquerette et Firmin sur le chemin de saint jacques sont accompagnées par Persée notre mascotte en soutien à l’association Sos-Demoide.

Après avoir atterris à Novosibirsk nous rejoignons en train puis bus Koch Agash où on enfourche nos montures dans le froid et la pluie. On est vite dans l’ambiance et les paysages sont grandioses.

Remontage vélo et rangement affaire dans l'aéroport de Novossibirsk. un sacret bordel

Pas facile de caser les vélo et les sacoches dans le train couchette

On devient vite des pros du démontage/remontage de vélo

Premiers tours de roue

Premier Bivouac

Rapidement on trouve un coin sympa pour notre premier bivouac. Après installation de la tente, je m’apprête à faire la popote et là c’est le drame … Une pièce fondamentale au réchaud essence est restée en France par économie de poids…

Ce qui peut pas mal limiter les possibilités du voyage L.

Pour se remonter le moral, on attaque l’apéro avec le Rhum fruit de la passion. Après 3 verres, le moral remonte et la créativité est au rendez vous.

On ramasse des bouses et on lance un feu avec l’essence en guise d’allume feu… ça marche !!!… et on appliquera la méthode tout au long du voyage. On deviendra ainsi experts en bouses….

 
"Mongol Gaz"

Après un passage de frontière russe « laborieux » on met les pieds en Mongolie et sur les premiers 500m de route non asphaltés, une attache de sacoche se décroche… quelques km plus loin Fino prend une belle gamelle faute de bien maîtriser son vélo sur les pistes sablonneuses  … Монгол Улсад хүлээн ! (Welcome to Mongolia)

Passage frontière

Portion de bon bitume avant de rejoindre Olgii...Ce sera la dernière du voyage

On aide à changer la roue d'une des rares voitures croisées qui a crevée...

Faubourg d'Olgii

2 jours de vélo nous ont permis de nous « roder » et d'arriver tranquillement à Olgii, ville centrale de notre voyage.

Partie 1 : Tsambagarav

Après une nuit de repos à Olgii, les courses faites, on part en début d’après midi en direction de la région du Tsambagarav avec son ascension (4208m) comme objectif.

Rapidement, on est dans l’ambiance, c’est la canicule, au bout de 15 km, on s’égare ce qui nous vaudra quelques km off track pour retrouver la piste. On arrive à une portion de galets qui fait souffrir le matériel et l’organisme avant une partie sablonneuse.

Réparation sacoche et porte bagages 

A 19h, bien fatigué on décide de planter le bivouac. C’est l’heure du bilan…

On a fait la moitié de la distance qu’on comptait faire, on est bien bien fatigué on n’a presque plus d’eau et suite à un malentendu on a pris la moitié de la quantité de bouffe normalement nécessaire pour les 5 à 7 jours prévus pour cette partie. C'est pas gagné... !!!!

Qu’à cela ne tienne, on repère sur la carte une habitation où on devrait pouvoir récupérer de l’eau moyennant un détour et on compte sur l’hospitalité locale durant notre cheminement pour compléter nos rations de nourriture.

Au niveau hospitalité, on ne sera pas déçu et le mot est faible. On sera invité régulièrement à prendre le thé ou à manger et notre parcours sera ponctué de rencontres pleines de spontanéités et d’un émerveillement réciproque permanent.

Notre objectif au fond

Invitation à une collation bienvenue

Amandine à la traite ...

Donc après de nombreuses haltes  et une alimentation devenue très « lactées » par la force des choses, l’apprentissage de la traite pour Amandine, le montage de Ger (Yourtes), nous voilà prêt pour le sommet. On fait le choix de monter le camp bas quitte à faire une grosse journée pour le sommet.

Montage d'une Yourte 

Réveil à 2h15 et nous voilà parti pour 1700m de dénivelé. A partir de 3000m on prend pied sur le glacier qui est peu crevassé mais la corde est quand même utile (je mettrais quand même le pied dans 2 petites crevasses). Après avoir croisé des traces d’ours et de félin (léopard des neiges ?) on prend pied sur le grand dôme sommital qui domine les grandes steppes mongoles.

Traces d'ours

Amandine fait la maline au sommet

La journée sera très longue après être redescendu dans la vallée on enchainera par 10 km de vélo.

Il nous faudra 1,5 jours de plus, 2 cols isolés et pas mal de poussettes pour rejoindre Olgii.

Piste sableuse qui mène à un des cols

La fin est plus roulante

Même si on a laissé en route quelques kilos, on est emballé et émerveillé par ce qu’on vient de vivre.

Notre parcours

Partie 2 : Tour de la Région des Lac du parc de tavan Bogd

Pour cette deuxième partie du voyage pas d’ascension au programme mais la découverte de la région des Lacs du parc national de Tavan Bogd.

Après une nuit de repos à Olgii et le ravitaillement effectué, on part en début d’après midi en vers Sagsaï. On arrive au col presque sans effort. C’est là que l’orage commence à éclater et on aura droit à une descente apocalyptique sur Sagsaï sous le déluge avec des éclairs partout.

On arrive trempé et frigorifié dans cette ville de boue où on croise seulement quelque bovins affolés par l’orage dans les rues. On se met à l’abri sous le porche d’un bâtiment. La porte étant ouverte on rentre se réfugier dedans. Il s’avérera que c’est un dispensaire où on nous offrira une salle de consultation en guise de chambre pour la nuit.

Solidarité entre collègues ...

Le lendemain direction Tsengel via un col. Amandine sera en souffrance toute la journée (pieds gelés, plus de jambes, le moral en berne, …) et aura besoin de mon soutien infaillible ;-) pour atteindre péniblement Tsengel où une bonne bière lui redonnera des forces.

"Tea Time" au bord de la route qui redonnera quelques forces à Amandine

Quelques km avant Tsengel. Il est temps d'arriver avant de se prendre un autre orage

гүанз (petit restaurant) à Tsengel

De là en 2 jours on atteint les rives du lac Kothon Nuur dont on fera tranquillement le tour en 3 jours … enfin tranquillement pas tout à fait car il nécessite de nombreux passages de gués pas toujours évident surtout que princesse Amandine ne veut pas se mouiller les chaussures de peur d’avoir encore les pieds gelés.

Comment faire passer les vélo sur ces troncs branlants?

là il n'y a pas le choix ...

Ce sera également l’occasion de pécher quelques truites et de les manger. Enfin celles que les aigles ne nous aurons pas chapardées.

Aigle chapardeur

Alors que nous cherchions des chevaux à louer pour une randonnée, une jeune fille nous précise que les chevaux sont actuellement en direction de Sirgali pour célébrer Nadaam (fête qui regroupe trois sports traditionnels: la lutte, la course de chevaux et le tir à l'arc.) .

Changement d'objectif, à défaut de monter à cheval nous participerons à la fête, le rendez vous est donc pris avec cette jeune fille ravie de pratiquer son anglais (elle sera notre interprète le jour J).

Ignorant l'"adresse" exacte nous suivons les chevaux, c'est après 15 km et un passage à gué et pas des moindre que nous arrivons sur les lieux. Nous sommes immédiatement invités dans une Yourte destinée à accueillir et proposer thés/gâteaux au nouveaux arrivant. Nous apprenons qu'ils profitent de cette occasion pour célébrer un mariage: coup double!

Table de la mariée

Jeté de bonbons

Lutteurs

Les marchands "ambulants" sont également là pour l'occasion

Tout le monde est sur son 31, les tenues traditionnelles sont de sortie, les anciens président la fête et la cérémonie se déroule, vient ensuite le combat de lutte et le repas. Une bête est tuée pour l'occasion, les aigles se réjouissent et tournoient autour de la marmite tentés de chiper un bout de viande.

Pour le repas, on ne s'embête pas avec les tables et les couverts, tout le monde par terre en petit groupe autour d'une assiette collective! Moment magique.

Vient le moment de la course, tout le monde se délocalise, 5 km plus loin, pour assister à la course de chevaux monter par des enfants de 5 à 7 ans!

Les cavaliers en directions du départ

Cette journée nous aura permis de vivre au cœur de la culture mongol, émus de se sentir autant intégré nous sommes restés bouche bée et contemplatifs!

Le lendemain on part pour la fin de notre périple à vélo jusqu’à Tsengel.

On mettra 3 jours avec au menu : fourvoiement, troupeaux de chameau, passage de gué et toujours de superbes rencontres.

Echange de montures

Petites filles qui sont venues nous offrir du lait et du fromage

Amandine s'essaye à la traite de chèvres

Nous arrivons à Tsengel un peu triste que ça se termine déjà mais prêt à repartir...

Quelques vignettes ...

les bivouacs!

Du 8 juin au 7 juillet, il n'y aura que 5 nuits à l’hôtel et pour cause:

Cette destination est plus que propice au camping sauvage... Les parcelles, routes n'existant pas il est facile de planter la tente où que ce soit sans être dérangé ! Nous perturberons juste la trajectoire des chèvres, chevaux, yak, chameaux... Quoique... Certains trouverons le moyen de s'entraver dans les ficelles de la tente, de se frotter à la tente, ce qui nous vaudra quelques réveils brutaux

On est devenu des pro du montage/démontage de tente, puisque nous ne dormirons qu'une seule fois deux nuits consécutives au même endroit.

Notre campement attisant la curiosité locale, nous avions droit quotidiennement à une visite de courtoisie. Une visite aboutissant à coup sur à une invitation.

Les Kazakh...

On parlera plutôt des Kazakh puisque dans la région où nous étions la population est constituée à plus de 90% de Kazakh

Ne parlant ni le mongol, ni le kazakh, ni le Russe, nous avons du faire preuve de créativité afin de communiquer... On est devenu imbattable à dessiner c'est gagné et au jeu de mime. Le premier contact se faisait en général par l'intermédiaire des enfants venant tester notre monture les parents eux occupés à leurs tâches quotidiennes nous rejoignaient que plus tard!

Nous avons toujours été ému par leur hospitalité: des enfants nous amenant un pot de lait ou du fromage pendant notre pose de midi, aux parents et anciens, soucieux de notre confort qui nous invitaient pour le couvert ou la nuitée. Et ces petits gestes nous ont souvent plus que ressourcés tant sur le plan humain que sur le plan nutritif!

L'alimentation

1°expérience:
Amandine marmonnant dans sa bouche: -"t'arrive à avaler?"
Fino: -"on n'a pas trop le choix..."
Un moment plus tard...
Amandine: -"il y en avait trop, c'était pas possible... j'ai gardé la moitié dans ma main..."
La faim et la soif se faisant parfois ressentir, nous qui n'aimions pas le lait, nous nous sommes surpris à boire des plein bol de lait et tout y passait: lait de vache, de chèvre, de jument... et sans grimacer SVP. Leur alimentation est donc essentiellement à base de lait: du lait cru au fromage en passant par toutes ses étapes de fermentation/brassage (beurre, lait fermenté, crème, yaourt, fromage séché) qu'ils accompagnent de thé au lait avec un peu de beurre sinon ce n'est pas drôle.
Au fil du voyage, nous avons appris à apprécier ces mets locaux, non pas à en dire qu'ils sont délicieux mais bons!
Nos quelques étapes villageoises nous ont permis de gouter d'autres spécialités locales (without milk) ce qui a pu ravir nos papilles.

Les pistes


Si tu veux perfectionner ton sens de l'orientation et la lecture sur carte: va en Mongolie!
Les pistes se croisent et se perdent entre les différentes montagnes et vallées, les panneaux sont quasi inexistant (nous en avons croisé 2!), les locaux t'indiquent du doigt une direction dont il est difficile de visualiser la piste qui peut y mener...
Les chemins sont tantôt sablonneux, tantôt en tôles ondulées ou encore bien raides ce qui nous laisse le temps d'admirer les paysages! Ces parties là sont heureusement ponctuées de zones plus roulantes et de descentes techniques qui nous régaleront :-)
Une chose est sure c'est que l'ivresse de l'effort a su enchanter la beauté et l'immensité de ces paysages! Vive le voyage à vélo!
Comme vous avez pu le comprendre: absence totale de route goudronnée, nous n'en dirons pas autant pour les ponts quoi que....

Les tribulations de Persée...

Comme le nain d’Amélie Poulain, nous avons trimbalé notre mascotte de l’association desmoïde un peu partout et cela nous a fait beaucoup rire…

Lien sur l’association :

-          http://www.sos-desmoide.asso.fr/

-          http://www.sosdesmoideworldtour.com/index.php/fr/campagnesdedons/actualitecampagnes/18-fetp

Lien :

On a eu pas mal de conseil de Shams qui faisait parti de l’équipe vélo-ski en 2013 :

http://www.millet.fr/fr/blog/article/mxp-mont-khuiten-mongolia

Topo Tsambagarav : http://www.camptocamp.org/outings/459469/fr/tsambagarav-uul-voie-normale

Récit de Voyage à velo dans l’altaï : http://www.vttour.fr/articles/read_48.html

Cartes à télécharger : http://loadmap.net/