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- Écrit par dudu & nich
- Création : 10 juin 2013
- Affichages : 6318
Sur une idée de Fredus et Dudu, un doodle est lancé pour monter une équipe à l'assaut du GR20 en 5 jours. Fredus se retire du projet suite à un genou récalcitrant et à un manque de motivation, Jess n'est pas dispo à la bonne période, il reste alors 5 gars sur-motivés:
Participants : Dudu, Fredo, Julien, Nich, Orel
Le parcours initial est modifié la semaine précédent le départ à cause de conditions de neige exceptionnelles en Corse. Le cirque de la solitude nécessite crampons, piolet et un brin de corde et serait très long à passer. Vu notre timing assez serré, nous décidons de contourner les 30 premiers km par le Mare a monti et le sentier de Transhumance. Nous prendrons quand même les crampons pour passer la brêche de Capitello et nous ferons donc un "Presque GR20".
Nous le ferons à l'ancienne selon un des gardiens de refuge car nous l'avons fait en 5 jours, comme il se faisait avant que tous les refuges se montent tout au long du parcours.
Encore beaucoup de neige en cette première semaine de juin 2013 !
Avant le départ
Les troupes arrivent en ordre dispersé en train depuis Paris, Toulouse et Bordeaux et on se retrouve samedi matin à la gare de Toulon où nous croisons les supporter Toulonnais qui connaitront quelques désillusions lors de la finale du championnat de France. Nous embarquons pour un transfert en bateau vers l'Ile Rousse.
Orel est tout content de nous montrer ses tous nouveaux batons High-Tech tout neuf mais au moment de les sortir, il s'appercoit qu'il manque un brin qu'il a sans doute perdu dans le train! Il sera quitte pour racheter une paire de baton à l'Ile Rousse
pfff, désabusé..."toujours des batons dans les roues :"
Nous faisons la connaissance pendant le trajet d'une vingtaine de motards en Harley qui font leur briefing de séjour en corse, sportif surement, mais pas comme nous :
- "1 seule bière le midi les gars. Et vous inquiétez pas on se rattrapera sur l'apéro du soir"
- "attention, dans les traversées de village, on éteint les sirènes les gars"
- "normalement, a la fin du séjour, vous aurez tous pris 3 kg"
De notre coté, nous commençons tranquillement l'apéro et la belote tandis que certains en profitent d'être sans enfant pour se reposer:
bateau : dudu poche 9h du mat'
Première Pietra dégustée avec délectation sur la bateau a 10h, plusieurs suivront pendant le séjour.
Nous rencontrons Paul et Gilles, 2 trailers Toulonnais qui partent aussi pour le GR20 (pas le presque) en 5j et qui sont beaucoup plus impressionnants que nous par leur tenue. Nous les surnommerons Tic et Toc.
Un transfert rapide (très rapide !) en taxi plus tard, nous arrivons à calenzana, où nous faisons un apéro de préparation et une belote:
on est dans le thème : belote-pietra à calenzana !
Un petit restau et tout le monde au dodo. Lever 5h demain matin pour un départ 6h.
J1 - Calenzana->Montestremo : 37km / 1600m D+ / 1600m D-, 9h42 pauses comprises
Départ à 6h comme prévu, il fait beau. Tout le monde est surmotivé et un brin anxieux. Il a été décidé unanimement de partir tranquille en mode rando rapide et de ne pas courir sur ces premières étapes. Nous garderons ce rythme tout au long des 5j.
Nous longeons la cote sur la Mare à Monti, c'est superbe. Nous passons Bonifatu pour attaquer le premier vrai bocca (col en Corse): le bocca di bonassa (traduction inconnue ...)
S'en suit une très longue descente, qui nous amène à un superbe petit restau au bord de l'eau. Il ne reste que 6km très facile jusqu'au gite du soir. Nous en profitons pour prendre un bon repas bien arrosé.
Nous reprenons ensuite la route très tranquillement pour arriver au gite de Mont Estremo où nous pouvons récupérer de cette étape qui était prévu comme une des plus faciles malgré le nombre de km. Le repas en terrasse et les pietra requinquent tout le monde.
Le réveil est avancé pour demain. Nous voulons partir à la frontale à 5h.
J2 - Montestremo-> refuge de Manganu : 39km / 2700m D+ / 1300m D-, 11h53 toutes pauses comprises
Départ à 5h pour une longue montée vers le Bocca di capronale. La montée est superbe avec une mer de nuage sur la cote.
Petite pause crème solaire au col et on redescend vers le Refuge de puscaghia pour le petit déjeuner.
Malheureusement, à notre arrivée au refuge, le gardien dort encore. L'endroit est très beau, nous rechargeons en eau et nous repartons pour une montée raide vers le bocca di Guagnarola qui nous permettra de rebasculer sur le gr20.
Au col, l'ambiance est de suite plus alpine et on constate qu'il y a effectivement pas mal de neige.
on retouve finalement le GR20 après notre transhumance !
Nous faisons un petit détour pour voir la cascade de Radule puis on descend jusqu'au col de Vergio pour le repas de midi. Dehors le tonnerre gronde, et on est bien content d'être à l'abri. Fredo, Julien et Orel prenne une pinte pour bien récupérer.
fredo : "on tient la carte dans quel sens ?"
Nous repartons ensuite pour la dernière partie de la journée pour rejoindre le refuge de manganu. Nous montons au bocca san pedru dans le brouillard en entendant au loin l'orage et nous arrivons alors au lac de Nino.
Il a beaucoup grêlé, 3 a 5 cm et l'orage au loin fait encore des ravages!
Classe : grèle autour du lac Nino !
Le spectacle est superbe et complètement irréel. Nous marchons ensuite 3h les pieds dans l'eau (ca fond de partout), les sentiers sont devenus de vrais torrents et nous devons même traverser un passage normalement à gué avec de l'eau à mi-cuisse ... mais c'est beau.
Nous arrivons au refuge surpeuplé, où une quarantaine de chaussures tentent de sécher autour d'un poêle qui ne chauffe pas.
"L'envie de gagner doit être plus forte que la peur de perdre..." - Mike Horn
L'ambiance est bonne et les bières s'enchainent. Nous mangeons en terrasse devant le soleil couchant.
Pyramide de bière ©
Nous voyons arriver Tic vers 20h30 puis Toc 1h plus tard. Le passage du cirque de la solitude a été apparemment assez épique! Orel et Fredo dorment dans le refuge (premiers de l'étape) tandis que les 3 autres dorment en tente avec des couvertures. Au final tout le monde passera une mauvaise nuit !
J3 - refuge de Manganu->Vizzavona : 28km / 2000m D+ / 2800m D-, 12h20 pauses comprises
Réveil difficile à 4h30. Grosse tête dans le cul pour tout le monde, la nuit a été mauvaise: froid pour ceux qui dormaient dehors, ronflement pour ceux qui étaient dedans...
Orel galère pour allumer le feu et faire chauffer le petit déj. Finalement, départ à 6h, mais bon, c'est normalement une journée de récup car c'est la plus courte.
L'ambiance est très neige des le début. On met rapidement les crampons et on monte assez facilement sur une brêche à droite de la brèche de Capitello.
trail blanc : nickel les crampons sur les running !
La vue est magnifique avec en contre-bas les lacs de Melo et Capitello encore gelés. Nous voyons la suite du cheminement, tout en mixte avec un parcours d'arête puis une traversée à flanc avant une remontée à un col.
belle ambiance, même si on avance doucement...
Nous redescendons ensuite sur le refuge de petra piana et nous rangeons les crampons. Nous passons un bon moment avec le gardien et nous convenons avec lui que si il voit passer tic et tac, il leur dit qu'on est passé depuis 2h
Nous enchainons par la variante des crêtes pour rejoindre le refuge d'Onda. C'est un parcours d'arête au début un peu technique où le cheminement n'est pas facile. Nous passons encore un ou deux névés bien raide et la suite est une crête facile.
Nous arrivons au refuge d'onda, pile pour l'heure du repas. Au menu, grosse(s) omelette(s), salade et biere pendant qu'il grêle fort dehors: le timing est parfait !
Sitôt la grêle finie, nous repartons dans la bruine et sous une pluie fine vers le bocca di muratello et suit une longue descente sur Vizzavone. Survient alors la première galère dans l'équipe : Fredo a mal au genou
descente sous la pluie glissante & fatiguante
Nous arrivons au gite de Vizzanvone vers 18h (pas mal pour une journée de récup!) bien fatigué pour une douche bien chaude suivie d'un apéro réparateur.
recup' active
La partie GR20 nord est finie, demain, nous attaquons la partie GR20 Sud !
J4 - Vizzavona->refuge d'Usciolu : 45km / 2800m D+ / 2000m D-, 13h30 pauses comprises
Finit les journées de récup, il nous reste 2 étapes à 45km pour faire le GR Sud. Donc réveil tôt, pour un départ à la frontale juste avant 5h.
frontale, c'est parti pour le GR20 sud...
Le terrain est roulant pour la première fois depuis le début, le rythme s'emballe donc un petit peu (trop ?). Vers 6h, on arrive au premier col, et on découvre le soleil, et la vue sur la Corse du sud.
premier col de la journée avec le lever du jour :-)
La suite est roulante, et nous arrivons rapidement aux bergeries de Capanelles pour un gros petit déj à base de pain, fromage et charcuterie, on sent que le corps réclame des calories !
C'est reparti pour du terrain roulant...et donc pas mal de kilomètres, jusqu'au col de Verde. Pour la première fois, on croise du monde - beaucoup de randonneurs s'étant rabattus sur la partie sud en raison de l'enneigement.
Pause au col de Verde, ca tire pas mal sur les articulations chez Julien, Fred et Yo. Il nous reste un col pour rallier le refuge de Prati ou on est censé faire la pause du midi. Les derniers (Ju et Yo) y sont vers 15h, le gardien ne fait plus a manger, on repart donc pour une tournée lonzo-pain.
bo gosse (1) et (2)
Le "menu du jour" est agrémenté de voltarène-ibuprofène-et strapping pour certains :
Elasto, pietra ou voltarène : chacun son truc pour repartir ;-)
Et on repart sur un superbe chemin en crête pour rejoindre le refuge d'Usciolu : lumière de fin de journée, nuages qui débordent de l'est, et villages dans les fonds de vallée, tout cela nous fait oublier nos petites douleurs.
Comme le midi, arrivée échelonnée au refuge, pile pour le plat de pate, géré de justesse par Orel.
On profite du soleil couchant, et de la vue sur le mont Incudine, sur lequel on doit passer le lendemain :
Vue du refuge Usciolu : mer de nuage...
Nos collègues arrivent un peu après nous :
Gille, sieste après l'effort, et Paul, toujours le sourire a l'arrivée !
A la fin du repas, le gardien paye sa tournée de myrte a tout le monde :
myrthe pour nich, suivant...
On partage nos petites aventures avec les randonneurs(euses), on compare nos photos de salamandre et de renard...et on ne tarde pas à se coucher. Sauf Orel un peu triste qui se retrouvera le dernier dehors pour finir sa myrte :-)
Dortoir 3 étoiles, et nuit globalement bonne pour l'équipe.
J5 - refuge d'Usciolu->Conca : 45km / 2200m D+ / 3700m D-, 14h pauses comprises
Départ à la frontale en crête magnifique puis longue traversée pour monter le mont Incudine. La fatigue accumulée des jours précédents nous fait progresser d'abord lentement ! Puis petit à petit, les muscles se chauffent et nous augmentons sensiblement le rythme en se relayant tour à tour...
c'est parti, mais pas comme en 14 !
On arrive finalement au pied de la première difficulté du jour... Putaing, c'était plus long que d'hab' !!! En effet, à cette heure là, d'habitude on prenait le caf' au premier refuge... La journée promet d'être longue !
La montée au sommet est finalement efficace, surtout que tic & toc sont en ligne de mire... La vue là-haut est exceptionnelle, car le Monte Incudine est le dernier 2000m de la chaîne !
vue sur bavella et la mer derrière...ca sent l'écurie mais c'est encore loin
Une courte descente nous amène au refuge d'Asinao où nous nous ravitaillons.
Etat des troupes à la pause casse croute d'Asinao : Nich commence a vraiment en chier avec les ampoules, les releveurs de Dudu sont soulagés par les strap, à l'inverse Julien commence à bien galérer. Pour Fredo tout va bien; Idem pour Orel, à part ses pompes qui commencent à rendre l'ame.
On repart sur le GR20 pour rejoindre la variante alpine de Bavella qui nous ajoute du dénivelé mais diminue le nombre de km et qui est beaucoup plus esthétique. Orel nous branche le sound system dans la montée et ca aide bien. On oublie les douleurs et on monte encore sur un bon rythme (600m/h).
Arrivés au col, on s'engage dans la traversée des aiguilles dans la brume. Une chaine permet de faciliter un passage un peu plus raide.
variante alpine de Bavella
Ensuite, c'est la descente sur le col de Bavella pour un repas de midi bien mérité.
15h, bon, va falloir repartir pour un bon 25km ?!?
Il nous reste encore une vingtaine de km pour boucler le GR20. On repart vers le refuge de Paliri. Pour nous motiver, Orel nous passe l'interview de Mike Horn sur Europe1. Après un nouveau col bien raide monté à un bon rythme, on bascule sur des paysages très méditerranéens et beaucoup plus secs pour rejoindre le refuge de Paliri.
A partir de là, il nous reste 14 km essentiellement en descente pour rejoindre Conca. Ces km sont très long et surtout l'arrivée au dernier col: le bocca d'Usciolu
Orel, Julien et Fredo sont partis devant, tandis que Dudu accompagne Nich.
Enfin, on passe le bocca d'Usciolu, on voit la mer et Conca au fond qui se rapproche.
Orel, Julien et Fredo arrivent à 19h et se sont permis de courir un peu pour rattrapé toc.
Trois finishers mais mécontent d'être arrivés à Conca (photo de paul, merci) !
Nich et Dudu arriveront une heure plus tard vers 20h.
Après une bonne douche, place aux bières de récup et à un bon repas en compagnie de tic et toc (Gilles et Paul).
On est arrivé au bout du GR20, il faut fêter ça, alors champagne !
Malgré l'insistance d'Orel, tout le monde est bien fatigué et on ne jouera pas trop longtemps les prolongations. Tout le monde se couchera entre 1 et 3h du matin pour un repos bien mérité !
Fin du séjour
Une vrai journée de récupération avant d'aller prendre le bateau. On se fait poser à la plage de Favone, pour buller sur la plage.
Petite terrasse, puis pizzeria sympa avec Charlotte -la serveuse- qui na pas du être déçue du voyage. Quand on reprend le bus en début d'aprem, on est prêt pour faire 2h de sieste.
Sauf Orel, qui fait arrêter le chauffeur pour rendre sa pizza du midi à la nature...les virages surement :-)
On profite de l'ambiance Corse dans Bastia, puis direction le bateau, pour une nuit lonzo-fromage-couinche.
Avec ses ampoules, Nich avait tellement de mal a marcher qu'il a faillit louper le bateau :-) Ci-dessous, sauvé par les escaliers roulants de corsica ferries.
Super Video Bonus
video by orel ©
Les impressions perso
Fredo : Cà faisait quelques mois qu'on en parlait, cette fois ci on y est...
Après
une transition pas reposante (train nuit + bateau), on arrive sur
place, il fait beau et le thème est donné avec les belotes et les
pietras... beaucoup de pietras :-)
J1 : j'arrive un peu fatigué, j'ai
pas vu passé les 25 premiers km, mais au fur et à mesure il me tarde
d'arriver. Sieste, aperos et repas gastros
J2 : du soleil au départ, on passe très vite au vent, à la pluie faible, je vois pas passer les 20 premiers km, puis on baigne dans la flotte en permanence et un gros passage de gué avec de l'eau glacé jusqu'à mi-cuisses à chercher le passage est un moment qui pique serieux à 4-5km de la fin. On finit avec Orel en marche forcée pour jouer la victoire d'étape (synonyme de couchage à l'intérieur), je le laisse filer pour une erreur de debutant (je glisse sur une dalle rocheuse 50m avant le refuge).... gros gros apero et très mauvaise nuit
J3 : je monte assez vite la breche de capitello avec mes crampons légérs (cerclage plastique), mais lache beaucoup d'energie sur les traversées et les descentes avec mes pointes beaucoup plus courtes que les autres (et je suis de loin celui qui a le moins d'éxperience montagne), journée escargot. Après la pause salvatrice avec omelette au brosciu d'onda, la suite est une galere importante pour moi : montée sous une alternance de pluie et de grêle en sentant dejà une douleur sensible au genou droit, descente interminable sur vizzavone sur des dalles glissantes avec vraiment mal au genou...Je me sens seul avec ma douleur, les autres ont l'air en forme... je gamberge pas mal le soir en me disant que si çà s'améliore pas mon GR20 s'arretera peut etre là... Apero quand même
J4 : reveil, la douleur a diminué sensiblement mais est toujours là, je decide de tenter le coup en partant et en faisant un strap du genou... çà tient bien et fait disparaitre la douleur en moins de 10km, çà winne. L'etape est très longue, mais on avance bien. J'ai pas vu passer les 15 premiers km. Vers le 25°km, je commence à avoir mal au tendon releveur droit, orel est devant, nous 4 sommes derrière et dudu a aussi très mal aux 2 releveurs. Je conseille à dudu de strapper les chevilles et me dit que je ferais de même le soir. Très belle ambiance au refuge, on rigole bien.
J5 : très longue étape, encore des vues grandioses, ju puis nich souffrent pas mal (ampoules et chevilles), on avance toujours d'un bon pas, Orel joue l'animateur pour motiver les troupes. On commence à attaquer avec Orel à pres de 20km de l'arrivée avec des contre la montre de débiles sur les montées , çà sent l'écurie, on se met même a alterner marche et course sur les 15 derniers km. On s'attend à tour de role avec Orel, et Ju qui lache aussi ce qui reste nous suis pas loin (visible regulierement). Nich et dudu arrive un peu plus tard... On a vraiment donné sur la dernière journée et on ne serait probablement pas allé au bout si on avait voulu courir dès le debut. Grosse soirée avec un Orel de compétition (et sur-lendemain aussi d'ailleurs)... On a fait le GR20 à l'ancienne !
Orel : Pour dire vrai, ce n'était pas un rêve pour moi, surtout que la mode du trail m'avait passé... Je traînais un peu les savattes avant de partir, avant d'entrer dans l'aventure. Mais sur les points qui m'ont motivé : il y a tout d'abord eu l'idée de le faire en off avec des copains (pas de chrono, pas de foule de collants-pipettes), l'idée aussi de réussir un défi sportif (car en 5 jours ça se mérite) et pour finir l'idée de terminer le GR20 dans son intégralité, un superbe itinéraire entre mer et montagne. Bref, avec un entraînement course à pied entrecoupé de légers pépins physiques mais réccurents (périostithe, tendinite), je n'étais pas fier avant de partir... Le genre de préparation dont j'ai le secret : tu pars mais t'es pas sûr de finir 1 marathon, alors en enchaîner 5 ! Bien allons-y, on verra, comme d'hab. En faisant le point avec mes camarades sur le ferry pour la corse : on tombe vite d'accord sur notre stratégie de course. On n'a pas vraiment les moyens de courir, surtout que le terrain alpin s'y prête difficilement. On va marcher léger (petit sac 20L max), vite (au mieux de nos forces) et longtemps (quitte à se lever très tôt).
Sur les deux premiers jours (J1 et J2), je suis resté en retrait, histoire de trouver des sensations et de m'économiser le plus possible. La big loose, obligé de faire la conversation à dudu derrière sur des sujets toujours passionnants comme le stérilet, la pornographie dans les maisons de retraite et les conséquences philosophiques de la théorie du chaos sur notre quotidien, ... ;-) Passé J1, on est dans la "place"... Au refuge de Manganu (au soir de J2), on est tous bien humide, avec très peu d'affaire de rechange, on a un peu froid. Puis on se fait remarquer avec notre pyramide de bière ! C'était assez drôle en discutant avec les gars, qui nous voyait avec nos petits sacs... "Mais vous allez où ?" - "Ah ouhais, mais 5h+5h+5h=15h, non ce n'est pas possible !!!" - "Et vous venez d'où ?" - "Ah ouhais, mais vous êtes des costauds alors... !" Avec l'accent corse, c'est encore plus drôle. Ce qui nous remonte le moral, c'est tic & toc qui (en courant, soit disant) arrive à la nuit tombée... J3 va faire des dégâts. Cette étape, plus courte sur le papier, nous prend autant de temps que les autres :-( Il faut dire qu'on a cumulé les difficultés : une étape de 4h dans la neige pour traverser la brèche Capitello (avec les crampons sur les running), une variante sur les crêtes (plus technique mais plus jolie/courte) et un orage de grêle pour finir, avec une longue descente cassante et glissante jusqu'à Vizzavona ! Le soir les troupes sont mâchées, mais la douche chaude et le gîte nous font le plus grand bien.
Le lendemain, on attaque la partie sud du GR20 avec deux étapes (J4 et J5) faisant 45km chacune... C'est long long long ! J4, 5h du mat'. A la frontale, dudu et nich attaquent brutalement dans la montée. Je m'arrête pour pisser et quand je repars, il n'y a plus personne... Pfff, les cons ! J'essaye de les rattrapper "au train", mais c'est impossible, il me faudrait courir. A mon avis, ça va se payer plus tard :-) Après le premier refuge, il y a une longue étape roulante... Je retrouve de bonnes sensations, après avoir soigné une ampoule pénible. Et je prends la tête des opérations. Au col de Verde, les troupes sont 20mn derrière. J'en profite pour me faire une petite Pietra solitaire au soleil. On repart tous ensemble, mais les troupes ont les traits un peu tirés. Elasto, anti-inflammatoire ou pietra : chacun sa méthode et ça repart ;-) Le soir au refuge, je suis en pleine forme, excité par le lendemain et l'arrivé à Conca, mais ça contraste un peu avec mes camarades bien fatigués de l'étape du jour ! Tic & toc arrivent tardivement et on rigole bien avec eux de nos mésaventures respectives. Reste plus que J5. Oh merdouille, j'ai les cannes bien lourdes au réveil ! Petit à petit, les muscles se décrassent et je me permets même une belle attaque sous le Monte Incudine pour rattrapper tic & toc au sommet :-) Passage par la variante alpine de Bavella : c'est plus raide mais c'est plus joli et court... Et puis ça fait longtemps qu'on a arrêté de compter le dénivelé ;-) Bonne pause au resto au col de Bavella. Pietra. Entrecote roquefort et pasta, vin rouge : on se soigne :-) J'en profite pour tester le concept Pietra dans la poche-à-eau... Si si ! Le paysage change petit à petit et les embruns de la mer nous appellent. Sur la dernière étape, on lâche le frein avec avec Fredo en courant un peu dans l'espoir de rattrapper tic & toc qui ont presqu'une heure d'avance. On rattrappe toc assez rapidement et on arrivera finalement 10mn derrière tic... A l'arrivée, je suis bien sec ! Ju a repris de la vigueur et arrive juste derrière nous. On se retrouve tous au gîte 1h plus tard pour la douche puis l'apéro !!! Au final, j'ai trouvé très excitant ce concept de rando ultra-long & ultra-léger avec la prise de risque et d'inconfort que ça comporte... Il y avait un contraste parfois cocasse avec des randonneurs en grosse qui transportent "leur maison" dans des sac 70L à rabord avec des compartiments annexes (au choix, poche qui balote derrière, tente deca 2sec, 2ème sac devant, ...) et qui n'arrivent plus à mettre un pied devant l'autre sur des étapes pourtant modeste. Ca fait réfléchir...
Julien : Bah moi j'ai rien à dire parce que je suis un no-life !
Nich : J'ai atterri un peu par hasard sur ce GR20. Bien tenté dès le départ mais avec aucune expérience d'ultra-trail à mon actif, j'avais un peu peur de me lancer dans l'aventure. Un peu poussé par Dudu et trop tenté par l'expérience et les décors, je m'inscris finalement sur le doodle. Après un entrainement relativement correct et une perte de poids nécessaire pour réussir le challenge, j'arrive finalement plein de doutes après une entorse à la cheville 3 semaines avant le départ. Un bon strapping et je me lance sur le chemin. Grosse grosse gestion de l'effort les 3 premiers jours. Finalement, la cheville tient le coup et je suis rassuré. La difficulté sera sur les ampoules qui apparaitront progressivement sur les 2 pieds (talons et avant du pied) suite à une journée entière de marche les pieds mouillés. Le cinquième jour sera de loin le plus galère avec une fin au mental sur 30km (merci Dudu pour le soutien!).
Pour ce qui est du parcours, c'était vraiment magique même si il y a un petit regret sur le cirque de la solitude. On finissait chaque journée avec des images plein la tête. Le parcours est vraiment superbe et les 2 variantes (variante des crêtes et variante de Bavella) ajoutent vraiment un plus. Cette île est vraiment très belle et le contraste des paysages entre le nord rocailleux, les forêts de Vizzavone, les pelouses de Nino ou les pins de l'Ospédale est vraiment saisissant et tout ca avec une mer toujours présente en toile de fond.
J'ai beaucoup aimé aussi l'homogénéité du groupe. On avancait la plupart du temps tous ensemble sauf en fin de journée où le groupe s'étalait un peu plus. L'ambiance était excellente et on ne s'est vraiment pas ennuyé. Et puis qu'est ce que la Pietra est bonne !
Yo : ca faisait un moment que j'y pensais à cette traversée. J'étais même bien tendu avant le départ et pas serein sur ma forme physique. J'ai commencé très cool les premiers jours, que ce soit sur le rythme de marche, ou le rythme des pietras. Obligé d'écouter radio Orel a l'arrière du peloton sur les chemins de transumance, big loose :-).
J'ai surtout galéré le 4eme jour, tete dans le cul dès le réveil, et grosses douleurs aux tendons releveurs en fin de matinée. A la pause du midi, moment de doute, je me voyais difficilement arriver au refuge du soir qui était 4h plus loin...sans penser aux 45km du lendemain. Mais j'ai suivi les conseil de mes camarades, "fais un strap, prends un ibuprofene, et bois une bière", et la douleur a progressivement baissé. Nich ne m'a pas laché de l'aprem (thanks !) sur un parcours superbe refuge de prati=>refuge usciolu (que des crêtes). Et Orel, royal au refuge, a tout géré (re thanks !). J'ai dormi comme un bébé et j'étais beaucoup mieux le dernier jour.J'ai bien savouré l'arrivée a Conca, dans le calme de la fin de journée, et j'étais super content qu'on soit tous la.
Au final, c'était BEAU !!! Le soir, on avait des images plein la tête et du mal a reconstituer l'ensemble de la journée. Le refuge du matin nous semblait déjà bien loin !
Je suis fan de ce concept de bonne grosse rando / gastro / apéro entre copains. C'est intense sur tous les points de vue, et ca dépayse dur... De retour à l'usine, j'ai mis une semaine à atterrir :-)
Reste plus qu'a trouver le programme de la prochaine : traversée des dolomites ? un presque hrp ?
Sans oublier, d'aller faire le cirque de la solitude en mode ocdp quand on repassera en Corse :-)
Trace GPS : http://www.openrunner.com/index.php?id=2587131
Topo : http://aurelien.esnard.emi.u-bordeaux1.fr/mywiki/doku.php?id=corsica:trail
Commentaires
Ca valait le coup d'attendre
Dommage que les filles n'accrochent pas et préfèrent plus de confort ...
Bravo à vous
Orel aura encore fait un raid à bâtons rompus
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