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- Écrit par Charline
- Création : 20 août 2024
- Affichages : 252
Nous avons profité d’une semaine de beau temps en montagne pour partir cinq jours en bivouac, soit quatre nuits au total, autour du Balaïtous. La boucle avait pour but de relier plusieurs vallées que nous connaissons bien : la voie normale française pour le Balaïtous, Panticosa (ses belles grandes voies et la voie normale des Infiernos) et le Marcadau. Nous avons tâté à tous types de terrains (certains plus adaptés que d’autres avec les sacs qui vont de 10 à 20kg) et nous avons profité de super bivouacs et paysages avec des journées bien équilibrées en temps et en énergie.
Participants : Sébastien, Faustin, Charline
Rédaction du CR : Charline
Photos : tout le monde
Jour 1 : montée par Larribet
D+ : 760 m | D- : 60 m | Distance : 9 km
Premier jour, départ en début d’après-midi après avoir suivi les demi-finales hommes d’escalade en difficulté. Comme il y a trois ans, nous partons pile sur la discipline des Jeux qui nous intéresse le plus. On va avoir de quoi rattraper en revenant…
On monte au-dessus du refuge de Larribet dans les nuages.
Les lacs de Batcrabère sont déjà pris d’assaut par des bivouaqueurs et nous montons au-dessus pour installer la tente au milieu de petits ruisseaux.
Bivouac au milieu de l’eau
Jour 2 : port de Lavedan
D+ : 550 m | D- : 570 m | Distance : 6 km
L’objectif du jour est de rallier le refuge de Respomuso en passant par le port de Lavedan, qui nous fait passer en Espagne. Une trace blanche et rouge nous amène à ce port à travers un terrain très minéral dans lequel on ne ressent pas les 500 mètres de dénivelé. De nombreuses cordées sont sur l’arête SE du Palas.
Les marques rouges et blanches vers le port de Lavedan (© Faustin)
Cordées direction le Palas
Le port est une étroite brèche dans laquelle le vent s’engouffre et un coup d'œil sur la descente finit de nous persuader de ne pas nous y arrêter.
Contemplation du passage d’escalade (© Faustin)
La descente du port commence par un passage d’escalade (II) qui doit à peine se remarquer à la montée, mais chargés comme nous sommes et en descendant, cela nous demande une certaine attention. Heureusement c’est très prisu et très sain : on ne peut pas en dire autant de la suite de la descente dans la brèche qui est raide et assez instable. On est ravis de rejoindre un chaos à la sortie.
Vue depuis le port du Lavedan sur le lac d’Arriel
Le chaos, ça, c’est du terrain qui nous plaît. On passe sous le Palas en le traversant, pour attaquer une nouvelle portion de la descente : un pierrier de caillasse très raide. Dans la poussière et les petits cailloux, des rochers de taille plus conséquente s’offrent des glissades dès qu’on pose le pied quelque-part. Rien ne part à plus de quelques mètres sous nous, mais on reste vigilant et le pierrier semble interminable. On finit par le quitter pour rejoindre une sente signalée par des points rouges. La sente nous fait descendre jusqu’au lac d’Arriel.
Du terrain ingrat et sec, on passe à un grand lac de montagne bordé par une prairie fleurie. Parlez d’un changement de décor. On s’installe au bord de l’eau pour pique-niquer et reposer nos jambes sollicitées par cette longue descente du port. Cela fait 4h que nous avons quitté le bivouac : 2h de montée, 2h de descente.
Quand nous repartons, c’est pour découvrir de jolis lacs avec une superbe vue. Nous avons rejoint la voie espagnole classique pour monter au Balaïtous, et on sent que cette trace est plus empruntée que ce que nous avons fait ce matin. A un embranchement, on se rend compte que notre trace initiale nous rajoute 300 mètres de dénivelé négatif puis 300 de positif par rapport à une variante du GR11 qui passe à flanc. Nous n’hésitons pas longtemps avant de l’emprunter. Les petits pins tortueux et la roche ferrailleuse nous rappellent Panticosa, dont nous nous rapprochons. Finalement, en arrivant près d’un nouveau lac, nous décidons de nous arrêter là. Pourquoi rejoindre le GR11 et le monde qui va dormir sur ses lacs alors qu’on pourrait profiter d’un bivouac paisible, au prix d’une heure de plus demain matin ?
Vue sur le bivouac (oui, il y a la tente sur la photo, il y a même Faustin et Charline qui attendent le retour de Seb pour commencer à manger) © Seb
On découvre la faune locale : des grenouilles en grand nombre, et une vipère qui nous siffle dessus au niveau du déversoir.
Jour 3 : Cols de Piedrafita et del Infierno
D+ : 840 m | D- : 630 m | Distance : 12 km
On commence la journée par une heure de marche en balcon pour rejoindre le refuge de Respomuso. Le sentier, une variante du GR11 qui mène au Balaïtous, tantôt est juste assez large pour se croiser, tantôt consiste d’un muret avec des arbres tordus qui nous barrent la progression. Très sympathique (surtout qu’il nous fait éviter de descendre et remonter 400m de dénivelé…). Nous mettons 1h15 pour rejoindre le refuge, duquel nous repartons en évitant à nouveau le GR11 pour passer dans des replats herbeux traversés par des ruisseaux. Une fois le GR11 rejoint, on monte au lac Llena Cantal où nous nous asseyons pour pique-niquer en lorgnant sur la suite.
Elle a l’air bien ingrate, cette montée au col…
On entame la montée au col de Piedrafita © Faustin
Finalement, une fois repartis, nous mettons entre 50 minutes (pour Faustin qui joue au cabrit alourdi de 20kg par son sac) et 1h à rejoindre le col. Le sentier est parfois assez raide mais c’est un sentier, loin du pierrier que nous nous imaginions de loin. Une des rares occasions où nous croiserons du monde en dehors des refuges :
On finit dans un couloir raide où un câble métallique a été fixé (plutôt mal d’ailleurs).
On a le choix : mettre les mains pour avancer tranquillement ou passer plus à droite sur un terrain instable, dont des pierres déboulent quand on y marche. Nous, on choisit 100 fois le passage à gauche. Autant avancer sur un terrain sain quand on peut, surtout quand il y a du monde en-dessous !
Du col de Piedrafita, on passe au col del Infierno qui mène aux Pics d’Enfer. Faustin a l’air motivé pour y monter, surtout qu’il est encore tôt. Seb commence à couiner sérieusement d’une cheville après de grosses crampes : du coup on entame la descente sans y passer.
Pics d’Enfer et col del Infierno depuis le col de Piedrafita
De toute manière, ça tombe bien parce qu’il y en a un (Faustin) qui a vidé sa poche à eau de 3 litres et qui a besoin de ravitaillement, et pas sûre qu’il y ait de l’eau au sommet des Pics d’Enfer. En tous cas, s’il y en a, ils portent mal leur nom. Publicité mensongère, dirons-nous.
Ravit’eau à la source © Charline
On descend encore jusqu’au lac azul inférieur, où nous trouvons miraculeusement un coin pour bivouaquer séparé de la prairie-camping par une avancée rocheuse qui nous donne l’illusion d’être seuls
Faustin qui montera au-dessus du bivouac dans la soirée comptera au moins 8 tentes autour du lac :
Une belle nuit étoilé mais pas une Perséide :
Jour 4 : port du Marcadau, refuge Wallon
D+ : 870 m | D- : 920 m | Distance : 13 km
Objectif du jour : déjeuner au Wallon et bivouaquer aux lacs de Cambalès. Pour cela, nous passons par le port du Marcadau en profitant de la vue sur les lacs de Bachimaña :
Nous avions envisagé de passer par le refuge de Bachimaña mais cela nous rajoute trop de temps et nous avons bivouaqué plus haut que prévu, ce qui nous rajoute 200m de dénivelé négatif. Pas grand-chose, mais on n’aimerait pas arriver trop tard à Wallon. De plus Seb se réveille avec une cheville récalcitrante et réfléchit à un plan B avec descente sur Cauteret.
La descente depuis le port du Marcadau est interminable. On est soulagés (et la cheville de Seb aussi) d’arriver au refuge Wallon à 13h, que nous découvrons pour la première fois depuis les travaux. On mange une omelette qui nous donne un boost d’énergie et on visite l’intérieur, qui est absolument immense.
Après une douche froide réparatrice pour l’une, on repart plein d’énergie pour une montée raide mais ombragée, puis l’ascension de plusieurs ressauts derrière lesquels on espère, à chaque fois, trouver les lacs de Cambalès. 2h plus tard, nous nous installons au pied du plus grand des lacs de Cambalès. La pluie et l’orage nous menacent, sans jamais vraiment nous tomber dessus. Enfin suffisamment pour que la pluie et le tonnerre fassent sombrer Seb dans une sieste dont il a le secret.
Le ciel nous laissera prendre comme tous les soirs notre apéro dehors (Ricard ou sirop au choix) accompagné de son mélange de cahuètes / noix de cajou puis le repas avant de se replier à l'intérieur pour notre traditionnelle partie de Tarot.
Jour 5 : redescente par le col de Cambalès
D+ : 460 m | D- : 1340 m | Distance : 15 km
On entame la journée par la dernière montée de ce long périple. Le sentier d’abord évident (même si on ne le voit pas de loin) devient plus raide quand on arrive sous le col. On y arrive, salués par des espagnols qui font comme nous un tour de plusieurs jours et qui montent de Respomuso pour descendre vers le Wallon et se diriger vers le Vignemale. Ils partagent notre enthousiasme pour les paysages et les terrains variés qu’on rencontre par ici.
Nous n’étions pas certains de à quoi nous attendre pour la redescente du col, mais il s’avère qu’un sentier nous mène tranquillement jusqu’au col de la Peyre Saint-Martin. Il a l’air raide vu du dessus (et il l’est peut-être en montée) mais il est très agréable à descendre.
Descente du col de Cambalès
Au col de la Peyre Saint-Martin, nous faisons une petite pause, le temps d’aller jeter un coup d’oeil côté Espagnol et revoir une partie de notre trajet du 3ème jour :
Puis nous descendons côté Français à flanc vers Aste, où nous avons laissé la voiture il y a quatre jours. Une descente monotone sur un bon sentier, dans une vallée étroite. Nous faisons une pause pique-nique au lac de Remoulis à l’eau glacée, qui est accessible depuis le sentier par un chaos. Un duo de papillons se prend d’affection pour nous et nous tourne autour pendant toute la pause.
Le reste de la descente se fait sans encombres, sur un bon sentier. Nous décidons de bifurquer à gauche un peu avant la montée vers le refuge de Larribet pour quitter ce gros sentier et attraper une sente bordée de petites fleurs qui, d’après le panneau, rajoute un quart d’heure à la descente, et, d’après nous, rajoute du plaisir à la randonnée. Nous arrivons au parking où nous avons laissé la voiture après 7h de marche aujourd’hui, fatigués par ces cinq derniers jours et surtout, ravis de notre périple.
Bière de récup : Bon ça se voit pas mais je suis ravi :)
Commentaires
Belles photos ! Mention spéciale pour celle avec le coeur de la voie lactée !
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