Voici le compte rendu de nos expériences de coureurs et d’accompagnante lors de l’UTMB. Cinq personnes dont les chemins se croisent et s’entrecroisent autour du massif du Mont Blanc. Trois jours intenses pour chacun, à vivre une superbe aventure dans un cadre magnifique. Will et Jes inscrits respectivement sur l’UTMB et la TDS sont forfaits pour blessure et attente d’un enfant. Enfant qui est arrivé le surlendemain de la course ! Trois courses dont aucun ne verra la fin de celle qu’il est venue courir.

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Les parcours

Voici la légende du CR, un CR à 10 mains :

Orel     Yo     Fredo     Carine     Fred

Avant la course

FREDO : Objectif majeur de ma saison (en attendant l'Ironman pour la saison prochaine), l'ultra-trail autour du Mont Blanc répondant au doux nom de C.C.C. (Courmayeur, Champex, Chamonix), la version "courte" avec ses 98km et 5600m de D+ de la course mondialement connue UTMB avec ses 166km et 9500m de D+.

 Gros défi en perspective pour moi qui n'ai jamais fait plus long que les 46 km du challenge des 3000 ariégois (un lendemain de cuite il est vrai avec les artistes peintres Orel et Will) où j'en avais vraiment chié comme un ours pour finir par boucler en 10h en passant 5 min avant la dernière barrière horaire. Mais bon je me suis entraîné cette saison avec le club de triathlon de Cestas.

Après quelques jours d'alpinisme sur le massif du Mont Blanc, pour le plaisir, la découverte et faire aussi un peu de globules rouges autour de 3500m, suivi de quelques jours de repos, je suis donc au départ de cette course mythique :-)

CARINE : Les 4 jours avant le trail : Cogitation sur la meilleure façon de suivre la TDS en rejoignant Fred et Yo à chaque ravito. Deux solutions sont possibles, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.

Si je suis la course en voiture, il faudra pas mal rouler, y compris en pleine nuit et avec peu de sommeil au compteur, et puis il faudra réussir à stationner pas trop loin des ravitos, en sachant qu’on sera un certain nombre à vouloir en faire autant. Cela dit, la voiture me permettrait de dormir un peu au chaud en attendant les coureurs et, en cas de conditions météo défavorables, de transporter des vêtements secs pour Fred et Yo.

Si je suis la course avec les bus mis en place par l’organisation, c’est plus économique, j’évite de participer au rodéo automobile autour de la course, et je lève les contraintes de localisation des ravitos et de stationnement. Mais les accompagnants ne sont pas prioritaires sur les accès aux bus, donc, avec un peu de malchance, j’arriverais aux ravitos après que Fred et Yo en soient partis. De plus, rien n’est prévu pour qu’on puisse piquer un somme en attendant nos idoles et, en cas de pluie, il faudrait s’entasser sous les bâches pendant des heures.

Après moult hésitations, les prévisions météo me décident à suivre en voiture. Il devrait pleuvoir un peu, beaucoup, voire parfois passionnément. Jouons la carte du confort pour moi et de l’assistance pour les 2 illuminés qui seront trempés pendant 32 heures.  Avec Fred, nous préparons mon circuit, avec points et heures approximatives de passage.

Je suis fin prête pour ma TDS de suiveuse : départ de Courmayeur à minuit, puis ravitos à La Thuile, au Col du Petit Saint Bernard, au Fort de la Platte, au Cormet de Roselend, au col du Joly, à Saint-Nicolas de Véroce et, enfin, aux Houches, avant l’arrivée à Cham. Fred m’a inscrite aux alertes SMS pour que je reçoive ses heures de passage aux points intermédiaires, ainsi que celles de Yo. Ca me permettra de caler à peu près mes étapes.

 

V 27/08 - 9h30  Courmayeur :

FREDO : La météo annoncée est exécrable, advienne que pourra, je suis de toute façon remonté comme une baraque à frites !!!! Effectivement une demi-heure avant le départ, le déluge commence. Puis c'est un départ à 10h au son de 1492 de Vangelis à vous donner la chair de poule !

Je monte au train (mi-marche, mi-course) et m'improvise une stratégie d'alimentation en discutant avec les anciens sur les 2 premières ascensions (Tête de la Tronche, 2584m et Grand col Ferret, 2537m) qui me conduisent d'Italie en Suisse

 

 

V 27/08 – 15h03 Arnuva (27 km, 1633m D+, 5h02 de course, 15 minutes de pause)

FREDO  : Tous les voyants sont au vert malgré les éclairs et les orages des premières heures, je suis arrivé à la première barrière horaire à Arnuva (km 21 entre les 2 ascensions) à 15h (et parti 15min plus tard, enfin 12 min plutôt mais j’y avais oublié mes bâtons et j’ai dû faire demi-tour au bout de 300m :-)) , soit 1h30 avant la barrière alors que je tablais plutôt sur 15 à 30 min avant, les cannes sont bonnes et je reste à peu près au sec.

 

V 27/08 – 16h21 Grand col Ferret (31 km, 2401m D+, 6h20 de course, 15 minutes de pause)

FREDO  : L’ascension du Grand col Ferret sous le soleil (moment suffisamment rare pour être signalé) est vraiment ludique pour moi et je remonte sans forcer une centaine de place dans l’ascension (800m de D+ avalé en 1h05). Je suis encore bien frais en arrivant au km 31 au sommet du Grand Col Ferret. S'en suit une longue descente très (trop) roulante vers La Fouly de 11km, je trottine et me fais doubler par des bolides que je retrouverais bientôt à Champex (km 55) en train d'agoniser, les tendons en feu et les genoux en compote. La course s’arrêtera là pour eux. 1km avant la Fouly, le dessous des genoux commence à être douloureux, je décide de finir cette portion en marchant pour me reposer les genoux (j’en aurais besoin pour la nuit…). La pluie repart de plus belle.

 

V 27/08 – 16h30 Chamonix :

CARINE : Arrivée à Cham. On passe dire bonjour à Anna et Orel à leur camping puis direction le retrait des dossards, où Yo et sa migraine nous rejoignent à leur descente du train.

YO : Avec l'ami Fred, c'est notre premier vrai ultra trail, pendant lequel on va devoir passer une trentaine d'heures à courir/marcher, et presque 2 nuits dehors. Du coup, c'est un peu fébrile et avec du retard de sommeil que j'arrive a Chamonix vendredi, finalement pas mal stressé par ce départ !

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  L'équipe de la TDS

 

V 27/08 – 17h45 La Fouly (41 km, 2540m D+, 7h45 de course, 20 minutes de pause)

FREDO : Encore 5km de descente très roulante après la Fouly (mi-marche, mi-course) et j’attaque une montée assez raide vers Champex (km 55) que j’atteins juste avant la nuit à 20h15 (ça wine, je pensais y être vers 22h30, environ 1h avant la barrière et en plus la douleur aux genoux est partie).


V 27/08 – 18h30 Chamonix

OREL : Pour ma première participation à l'UTMB, Départ Chamonix à 18h30 avec Ju... Belle ambiance !

CARINE :  On assiste au départ d’Orel, collier de fleurs autour du cou.

FRED :  Ce départ de Chamonix pour l’UTMB est incroyable, énormément de monde dans les rues et le long du parcours dans la ville. Orel et Ju galèrent pour accéder au départ !!

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Orel sur la ligne de départ

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Grosse ambiance au départ de l'utmb...ya du monde aux balcons

 

 

V 27/08 – 19h Chamonix :

CARINE : Départ en voiture pour Courmayeur avec Fred et Yo, via le tunnel du Mont-Blanc. Le passage d’un convoi exceptionnel bloque l’entrée dans le tunnel. Pendant dix bonnes minutes, on a tout le loisir d’admirer les trombes d’eau qui s’abattent sur Cham. Orel est parti depuis moins d’une heure, il doit déjà être rincé. Qu’est-ce qui nous attend en Italie ?

 

V 27/08 – 20h Courmayeur:

CARINE : Dîner à Courmayeur puis retour à la voiture pour un petit roupillon avant le grand départ à minuit. Il pleut, il pleut, bergère ….

 

V 27/08 – 20h23 Champex (55 km, 3103m D+, 10h22 de course, 55 minutes de pause)

FREDO  : Une grosse pause d'1h à Champex pour bien manger (mais les pâtes passent pas top, je me rabats sur les soupes), me poser, me sécher et changer de chaussettes, puis on attaque à la frontale (après avoir laissé passer 5 min un grain encore plus gros que les autres) pour basculer dans l'inconnu (tant en distance qu'en expérience à passer la nuit sans dormir en course). Je marche un peu dans Champex puis me remets à trottiner environ trois-quarts d’heure sans discontinuer (je m’interdis d’être à l’arrêt ailleurs qu’à un ravito de toute manière), mais les chemins commencent à se transformer en vrais torrents de boue et je dois me rendre à l’évidence, on va oublier la course et se concentrer sur la marche pour la nuit (surtout que je manque de peu de louper un embranchement, j’aurais bien eu l’air con de me perdre dans la nuit dans la forêt). De toute manière le terrain même plat devient impraticable (20 à 30 cm de boue par endroit, on y laisse les chaussures et on tombe dedans) et vraiment froid (des rafales de l'ordre de 80 km/h sur les cols de Bovine et Catogne, des traversées de rivières en crue dans l'eau glacée jusqu'à mi-mollet), ambiance garantie !!

Autour de moi, c'est l'hécatombe, les abandons se multiplient, beaucoup d'épuisements et d'hypothermies, mais il n'est pas question que je lâche et je continue sur un bon rythme de marche.

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Ambiance UTMB sous la pluie !!

V 27/08 – 22h St Gervais (21km, 993m D+, 3h30 de course)

OREL  : Puis fin de la Course à St Gervais au km 21, il est environ 22h, course annulée par l'organisation !!!?!? Pluie battante plus ou moins forte, vent froid et une bonne grosse bouillasse glissante dès le premier col... Enfin, tout ça, on le savait déjà avant de partir ! Après c'est retour à Chamonix dans la nuit et la pluie par le train... Les gens se bousculent pour renter au plus vite L On est quand même passé boire une choppe de 1L bière avec Ju dans Chamonix pour fêter ça J

FREDO : J'apprends par un SMS d’Orel que l’UTMB vient d'être purement et simplement annulée au km 21 pour cause de coulées de boue. La montée à Bovine a été longue, mais la descente sur Trient l’est encore plus (c’est con, j’ai pas pensé à prendre mon canoë… par moment je me demande s’il y a une rivière dans le chemin ou un chemin dans la rivière), glissades sur le cul par endroits sur la goretex.

 

V 27/08 – 22h Courmayeur :

CARINE :  SMS reçu de l’organisation : le départ de la TDS est reporté d’au moins 3h, because temps pourri. On apprend par ailleurs que l’UTMB a été neutralisée à Saint-Gervais, 4 heures après le départ. Tout porte à croire qu’il en sera finalement de même pour la TDS mais bon, ça fait 3 heures de repos en plus. Les 3 occupants de la Golf de Fred se rendorment. Il pleut … rentre tes blancs moutons.

 

 S 28/08 – 1h43 Trient (71 km, 3908m D+, 15h42 de course, 18 minutes de pause)

FREDO  : J’atteins Trient (km 71) à 2h du matin et le manque de sommeil commence à me rattraper, ça devient dur et je sens ma périostite du tibia gauche qui se réveille (ou un tendon en bas du tibia, à ce moment là ça fait mal, c’est la seule chose qui compte).

A Trient, je décide de vite repartir pour ne pas me laisser piéger par le refroidissement (10 grosses minutes à manger, boire et prendre un gel coup de fouet à la caféine). La fatigue générale me descend sur les épaules, mais le coup de fouet me permet d’avaler vite la montée à Catogne (5km et 700m de D+ en 1h15mn). Dans la descente sur Vallorcine, je commence à ressentir des douleurs vraiment fortes, la périostite du tibia gauche est bien vive, mais surtout le dessous de mes pieds mâchés par l'eau commencent à se couvrir d'ampoules et je marche sur les plis de ma peau fripée... Mais malgré tout je reste toujours aussi motivé... je me trainerai jusqu'à l'arrivée. A l’entrée de Vallorcine, je suis convaincu que c’est gagné (malgré la douleur sous les pieds, il me reste 17km à faire en marchant et encore 7h avant la barrière)

 

S 28/08 – 2h Courmayeur :

YO : Mais heureusement une course de remplacement (Courmayeur/Champex/Chamonix) est programmée à 10h le lendemain... A la place des 110km, on n'en fera que 88km, mais c'est un moindre mal, cela nous garantit quand même une nuit dehors (c'est un peu ce que l'on est venu chercher !!!) Nuit courte dans la voiture d'abord, puis dans un gymnase réquisitionné pour l'occasion.

CARINE : C’est plutôt une bonne nouvelle pour Fred et Yo qui vont pouvoir courir alors qu’on n’y croyait plus trop. C’est une mauvaise nouvelle pour moi. Non seulement je n’ai ni le parcours, ni les temps de passage de la course de remplacement mais, avec les routes que les organisateurs avaient prévu de bloquer pour le passage de l’UTMB, je ne pourrai pas accéder, en voiture, aux 2 ravitos en Suisse. Je n’ai plus qu’à attendre le départ puis à retourner me morfondre à Chamonix. Et d’ici là, il va falloir essayer de dormir un peu plus confortablement que les jambes repliées sur le volant. Pendant que Fred et Yo vont s’installer avec leur tapis de sol et leurs boules Quiès dans le gymnase mis à disposition par les organisateurs, je m’installe sur la banquette arrière. Difficile de trouver le sommeil avec les réverbères en plein dans les yeux. J’assiste aux déambulations de quelques autres accompagnateurs en déroute sur le parking du gymnase, notamment une Italienne venue soutenir Monsieur. Elle se retrouve à passer la nuit dans sa voiture …. avec Bébé dans son siège auto. Finalement, je ne suis pas à plaindre.

 

S 28/08 – 3h Chamonix

OREL : Retour sous la tente, où je commence à claquer des dents. J'ai encore mes fringues mouillées sur moi. Coucher vers 3h du matin... Puis dans la nuit, je me réveille, j'ai reçu plusieurs SMS.... 1er SMS : Course de remplacement pour TDS/UTMB avec bus à 6h à Chamonix, pour un départ officiel à 10h à Courmayeur en Italie ! 2ème SMS : Attention pas de place pour tout le monde !!! Il pleut toujours : fracture de moral...  Je me recouche. Je n'ai même plus mes affaires de change qui sont dans un sac que j'ai filé à l'organisation... J'ai les boules, mais je me dis que c'est pas plus mal pour mon genou.

 

S 28/08 – 5h03 Vallorcine (81 km, 4663m D+, 19h03 de course)

FREDO  : A Vallorcine, stupeur... après 81km, 4700m de D+ et 19h03 de course (arrivée à 5h03), la course est arrêtée et on nous empêche de repartir alors que nous ne sommes plus que 1200 sur 2000 à atteindre Vallorcine (et plusieurs personnes dans la descente m’avaient confié qu’elles allaient abandonner à Vallorcine). Quelques minutes de profond dépit et puis je me repasse tout ce que je viens de franchir et j’ai réalisé à quel point j’avais la certitude d'aller au bout quoi qu'il arrive, c'est finalement un vrai sentiment de fierté qui domine. Je l'ai fait !!

 

S 28/08 – 6h30 Chamonix

OREL : Fredo, de retour de la CCC,  arrive à la tente vers 6h du matin : il confirme l'apocalypse !

 

S 28/08 – 8h Courmayeur :

CARINE : Je retrouve Fred et Yo. On se rapproche de la ligne de départ et ils s’installent en terrasse pour un coca matinal. A la table d’à-côté, un trailer donne RV à sa famille à Chamonix 13h plus tard. Pour nous, il faudra plutôt le double … quitte à se déplacer, autant en profiter, hein !

 

S 28/08 – 9h00 Chamonix

OREL : Réveil le matin vers 9h, la météo est devenue clémente ! Je commence à regretter de ne pas être reparti... La journée se passe avec Fredo en repos et à fêter son arrivée de la CCC !

 

S 28/08 – 10h Courmayeur :

CARINE : Le départ tarde à être donné. On attend encore un bus en provenance de Cham. Il transporte des coureurs de l’UTMB qui se rabattent sur la seule course encore susceptible d’aller au bout. L’ambiance sur la ligne de départ est assez étrange. Assez peu d’accompagnateurs sont restés cette nuit ou ont pu venir de Cham ce matin pour assister au départ des coureurs. Rien à voir avec la foule de la veille pour le départ de l’UTMB. Et puis les coureurs sont un peu paumés. Tous n’ont pas le tracé du parcours. Personne n’a pu préparer ses temps de passage. Les barrières horaires sont données par le speaker, certains coureurs les prennent en note.  C’est de la grosse improvisade. Côté parité, moins de 5% des partants sont des partantes.

Il semble finalement que je pourrai accéder aux ravitos. Les routes ne seront pas barrées puisque ce n’est pas l’UTMB qui passera. Moins de coureurs, moins d’accompagnants, donc moins de goulets d’étranglement et moins de restrictions pour les véhicules. Ouais, bon, on verra sur place. Yo me laisse une carte du parcours. Heureusement qu’il l’a, parce que l’organisation n’est pas en mesure de me la fournir. Heureusement aussi que son portable est doté d’un forfait qui passe les frontières, contrairement à celui de Fred car, avec le changement de programme, quasiment toute la course aura lieu en Italie et en Suisse.

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  Tout frais au départ de Courmayeur

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Un sac de rando pour de la rando!!

 

S 28/08 – 10h15 Courmayeur

CARINE :  C’est parti pour les coureurs sous un ciel grand bleu ! Cinq minutes plus tard, Orel, un peu dépité, m’appelle pour savoir si ses potes ont pu s’élancer. La couleur du ciel lui donne quelques regrets.

YO : Départ : le soleil est là, c'est inespéré. L'ambiance est bonne, petit compte à rebours avec le Christophe Colomb de Vangelis, et c'est la libération...enfin on y est depuis le temps qu'on y pensait.
Petite pensée pour Orel,  Julien et Jes qui auraient pu être sur la ligne.

Les premiers km sont très agréables dans les rues de Courmayeur avec les encouragements du public italien. Puis on attaque la montée au refuge Bonatti dans les bouchons, à un petit rythme et en papotant tout le long.

 

S 28/08 – 12h15 Arnuva :

CARINE :  J’arrive au 1er ravito, à Arnouva. Heureusement que nous sommes passés ici avec Fred il y a deux mois, pendant notre Tour du Mont-Blanc, parce que l’endroit n’apparaît pas sur ma carte routière au 100 000 ème … Mes souvenirs étant encore assez frais, j’ai trouvé facilement mon chemin dans la vallée du val Veny. La fin de la route étant bloquée pour les véhicules étrangers à l’organisation et aux équipes, j’ai marché 40 min pour arriver au ravito. Beaucoup de vent, une petite pluie fine, il ne fait pas chaud du tout et les nuages s’épaississent. Pas très engageant pour la suite.

La barrière horaire est à 15h30. Si les pattes ne sont pas au RV, il va peut-être falloir que j’attende 3h avant de voir arriver Fred et Yo. Je ne reçois pas les SMS des points intermédiaires, et pour cause … on ne capte pas à Arnuva. Ca promet ! Du coup, je m’installe dans un coin et assiste au passage des premiers coureurs, accueillis par le staff de leurs équipes respectives. Pour l’ambiance bon enfant, il ne faut pas compter sur eux. Ils arrivent en trombe, attrapent un ou deux gels parmi les produits et effets mis à disposition par leur équipe, mettent pour certains une couche supplémentaire sur leur dos (on annonce 4° au Grand Col Ferret) et repartent aussi sec après avoir réclamé le temps qui les sépare de leurs principaux concurrents. Les visages sont fermés, le ton sec, limite désagréable, l’atmosphère tendue, ça ne sent pas la franche rigolade. Le ballet des arrivants s’intensifie peu à peu. Après les 50-60 premiers, on gagne en bonne humeur, les mines sont plus souriantes et détendues. 95% des usagers des toilettes soient des usagères … Voilà donc où se joue la course !


S 28/08 12h53 Refuge Bonatti (12km, 1000m D+, 2h30 de course, 5 minutes de pause)

YO : la montée a été efficace, et on n'a pas trainé sur le parcours en balcon qui a suivi. Les grandes Jorasses sont à portée à notre gauche, mais dans les nuages L.

Malgré cela le paysage est super, et pour moi c'est une vraie découverte de l'ambiance alpine.

FRED :  C’est avec délice et légèreté  que je parcours cette ascension, avec le souvenir de l’avoir effectuée quelques semaines plus tôt, portant  un sac bien chargé. La montée est très tranquille, nous sommes nombreux sur ce sentier étroit en lacets. L’envie d’accélérer le pas ne nous effleure pas, nous avons encore du chemin et la barrière horaire n’étant pas problématique, elle n’apporte pas son lot de stress. Les grandes Jorasses ne nous font pas le plaisir de se dévoiler totalement mais se laissent bien admirer tout de même.

 

S 28/08 – 13h35 Arnuva :

CARINE : Je demande à monsieur Chronomètre, planté devant son ordinateur, où en sont les dossards 9002 et 9105. Il me les annonce pour un quart d’heure plus tard. Ca laisse le temps de papoter un peu. Il était au départ de l’UTMB la veille au soir, côté coureurs. Il prend la situation avec philosophie et encourage ses amis à leur passage ; il y a manifestement pas mal de régionaux de l’étape. J’en profite pour glaner quelques conseils pour la suite de la journée. Compte tenu du grand détour à effectuer par la route pour atteindre le prochain ravito, à La Fouly, mieux vaut que je table sur le suivant, à Champex. Sinon je risque de rater Fred et Yo aux deux endroits.

 

S 28/08 – 13h47 Arnuva (17km, 1150m D+, 3h30 de course, 17 minutes de pause)

YO : petit coup de froid dans la descente sur Arnuva, c'est l'occasion de notre premier stop et première soupe chaude (et pas la dernière !). Jusqu'ici tout va bien, les jambes sont encore fraîches...et on va pouvoir tester cela dans la longue ascension vers le col.

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La pause à Arnuva, serein.

CARINE :  Les voilà. Ils dégringolent la côte et entrent dans l’aire de ravitaillement. Ca semble bien aller. Aucun souci pour les barrières horaires.  Je crois que je suis plus excitée qu’eux. L’attente dans le froid et la tension ressentie lors du passage des premiers coureurs m’ont rendue un peu fébrile. J’ai nerveusement l’impression d’être dans un stand sur un Grand Prix de F1. Eux sont cools, ils randonnent. Il va falloir que je me calme …

 

S 28/08 – 14h05 Arnuva :

Carine :  Ils sont repartis, moi aussi. 35 minutes de marche pour rejoindre la voiture, un coup d’œil au plan et je reprends la direction de Courmayeur. Ensuite la route est longue mais magnifique, via  Aoste sous un ciel limpide et une grosse chaleur puis le col du Grand Saint Bernard, dans un froid glacial et un brouillard à couper au couteau. Avec de tels contrastes, difficile d’imaginer ce qu’il en est sur la course.

 

S 28/08 – 15h23 Grand Col Ferret (21km, 1900m D+, 5h de course)

YO  : montée assez rapide au col ferret, sous la pluie et dans le froid. Au col, il fait 4 degrés parait-il...Cela fait 5h qu'on court, pas de problème...mais on sait que la "vraie" course n'a pas vraiment commencé.

FRED :  Le froid et l’humidité me donnent un début d’onglet, ce ne sera pas le dernier. Au col, je change rapidement de gants avec l’aide de Yo, avant d’attaquer la descente vers la Fouly.

YO La météo est bien meilleure une fois le col passé, et le soleil perce petit à petit. Du coup, c'est un vrai bonheur que de dévaler depuis le col sur un terrain plutôt roulant.

FRED :  La descente, avec une petite pente, sur un sol spongieux et légèrement glissant, permet d’avaler aisément et sans effort cette portion : c’est un vrai régal. La pluie a cessé, nous sommes encore dans une bonne purée de pois mais elle tend à s’estomper.


S 28/08 – 16h49 La Fouly (31km, 2050m D+, 6h30 de course, 27 minutes de pause)

YO : Bonne pause soupe à la Fouly, on est conscient d'avoir un peu puisé dans les réserves...mais il faut bien avancer tant qu'il fait jour ! Toujours en bonne forme au départ de la Fouly, on continue rapidement la descente, puis les 500m de montée jusqu'à Champex. Premiers vrais signes de fatigue dans la montée...une pause plus conséquente devient inévitable.

Petit coup de fil à Orel et son cousin : Orel est bien déçu de ne pas avoir pris le départ, il va tenter de nous rejoindre pour la fin de la course. Fredo, son cousin, nous donne quelques infos sur l'itinéraire qu'il a fait la veille, sous une pluie battante (chapeau !!!).

FRED :  C’est encore assez toniques que nous attaquons les 14km qui nous séparent de Champex. Nous avançons d’un bon train sur cette longue descente qui nous mène au pied de la butte pour atteindre Champex. Une montée efficace, parsemée de champignons sculptés, nous conduit au ravitaillement.

CARINE :  Au sommet du col du Grand Saint Bernard, je reçois un SMS de Yo me prévenant qu’ils sont déjà à La Fouly. Monsieur Chronomètre avait raison, j’avais peu de chances d’arriver à temps au 2ème ravito. J’avale quelques gorgées de coca (la nuit a été courte, les paupières pèsent un peu) puis redescends le col et retrouve vite une météo beaucoup plus clémente.

 

S 28/08 – 18h30  Champex :

CARINE :  J’arrive à Champex. Pas facile de se garer, il y a beaucoup de monde. Pas facile non plus pour les accompagnants qui utilisent les bus de l’organisation. Deux gars me demandent si je retourne à Cham. Voyant la file d’attente pour le prochain bus, ils se sont résignés à faire du stop.  Il semblerait donc que j’aie bien fait de la jouer perso sur ce coup-là. Les bus c’est bien, mais pour qui veut suivre toute la course, ce n’est pas fiable. Re-texto de Yo qui m’annonce leur arrivée pour une heure plus tard. Je fais un tour dans l’aire de ravito. C’est quelque chose entre le restaurant interentreprises d’une zone industrielle, à 1h, quand tous les affamés débarquent et la baraque à frites d’Hazebrouck par un dimanche ensoleillé. Pas l’endroit idéal pour essayer de me reposer un peu. Je retourne à la voiture et reçois un coup de fil d’Orel, qui, resté sur sa faim la veille, est bien motivé pour accompagner Fred et Yo sur la fin du parcours mais ne sait pas trop comment les rejoindre. On marchande, j’irai le chercher à Cham en échange d’une bouteille de coca pour m’aider à garder les yeux ouverts pendant la nuit.

L’heure arrive de rejoindre Fred et Yo. Je me poste au bord de la route à 700 m du ravito, avec un petit groupe de supporters très en voix. Salve d’applaudissements et d’encouragements au passage de la fringante Josette. Une petite fille, hilare, interroge sa mère : « Mais pourquoi tu l’appelles Josette ? ». « Parce qu’elle s’appelle Josette. C’est écrit sur son dossard. Tu n’as pas vu ? ». Non, elle n’avait pas vu. Et moi je me dis qu’elle est bien chouette cette course. Dawa Sherpa, l’élite de la discipline, et Josette, une madame tout-le-monde dotée de bonnes guiboles et d’un moral costaud, lancés, avec des ambitions différentes, dans la même aventure. On ne voit pas ça si souvent …

S 28/08 – 19h19 Champex (45km, 2600m D+, 9h de course, 57 minutes de pause)

YO  : Arrivée ravito après 9h de course, il est 19h, c'est l'heure de manger ! Gros plat de pasta en compagnie de Carine, et on repart vers 20h en ayant récupéré des points de vie (mais pour combien de temps nous demandons-nous ???).

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La pasta régénératrice

CARINE :  Bon, Josette est passée mais je ne vois toujours pas mes deux zigues. Et pour cause, ils sont déjà arrivés. Je les ai ratés. Un petit sprint, je double Josette, et je les rejoins. Ils sont attablés devant un plat de pâtes et le coca coule à flot. Ils ont déjà parcouru l’équivalent d’un marathon. Somme toute, il n’en reste plus qu’un devant eux. De nuit, certes ... Avec 2500 m de D+, certes ... Dans une contrée sauvage et inhospitalière, certes … (bah oui, la Suisse quand même !!). Malgré tout, je commence à baver d’envie d’être à leur place. Après les avoir délesté de tout équipement inutile (les lunettes de soleil de Yo et une bonne partie des denrées de Fred pour qui l’alimentation solide devient problématique), je les accompagne un peu le long du lac de Champex puis dès que la route fait semblant de s’élever, je rebrousse chemin. Direction Cham.

YO : C'est maintenant que la vraie course commence : il nous reste 45km, 2500m de dénivelé positif à faire pendant la nuit...c'est l'inconnu pour nous !

Dès le début, j'ai les genoux qui commencent à me titiller, je paye un peu mon allure dans la descente du grand col ferret. Mais rien d'insurmontable. Et vu que l'on discute pas mal avec Fred, on ne voit pas passer le temps, et on oublie les douleurs.

Sortie des frontales, pour une première montée de 800m, un superbe parcours en balcon, les lumières de la plaine à droite, le massif et les glaciers à gauche, et au dessus de nous la lune et les étoiles !!! 

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Départ de Champex en compagnie de Carine

 

S 28/08 – 22h Chamonix :

CARINE :  Après une interminable descente sur Martigny puis la montée au col de la Forclaz, je traverse la frontière et atteins Cham, où Orel est prêt, quelques bières au compteur, son collier de fleurs autour du cou et une bouteille de champ’ au fond de son sac. La bouteille préfère passer une nuit calme avec moi dans la voiture. Ca arrange aussi un peu Orel. J

S 28/08 – 22h45 Trient :

CARINE :  Nous voilà à Trient. Orel camoufle son dossard pour éviter d’éveiller l’attention et on se poste sur le passage des coureurs, au pied d’une longue descente.  On y assiste à un émouvant ballet de frontales. Le bénévole qui indique le chemin du ravito aux coureurs est du genre goguenard, il les encourage à sa façon : « Si vous êtes fatigués, arrêtez-vous et prenez le bus ! ». Après 13h de course, le capital humour de certains est sensiblement entamé. Tous n’apprécient pas la blague… Orel crie « Fred, Dudu ? » à plusieurs reprises. Pas de réponse. Ils tardent à arriver. Je suis un peu inquiète. Les dernières nouvelles téléphoniques recueillies par Orel ne sont pas très bonnes : Yo en bave un peu et doute d’aller au bout. Fred a l’onglet. Bref, le moral n’est pas au top.

L’attente continue et, sur le banc de touche, il fait frais. Je supporte bien ma doudoune. Avec la fatigue, j’en supporterais même bien deux … Finalement, Fred et Yo arrivent en papotant. Tout semble bien aller. Yo avait un peu noirci le tableau pour Orel …

OREL : Avant minuit, je décide de rejoindre Fred et Dudu sur la course pour les soutenir dans la nuit sur la dernière partie : Trient - Chamonix (27km, 1700m D+) qui nous prendra un peu moins de 10h ! Au final, c'est une première expérience de course nocturne pour moi…


D 29/08 – 00h02 Trient (61km, 3400m D+, 13h45 de course, 30 minutes de pause)

YO  : Il est minuit quand on arrive a Trient, au terme d'une descente bien cassante. On se pose une bonne demi -heure pour reposer les genoux bien sollicités par cette "bosse" depuis Champex.
Et on repart pour une nouvelle bosse entre Trient et Vallorcine (10km, 800d+ puis d-). Pour moi, ce sera le moment le moins agréable de la course : douleur au genou gauche, nausée (je savais qu'il ne fallait pas prendre de fromage !!!), sommeil... et du coup, beaucoup de doutes sur ma capacité à finir la course...le froid aussi qui devient plus présent avec la fatigue. Ce genre de coup de mou n'a rien d'exceptionnel...donc je mets un pied devant l'autre, et avec l'aide de notre nouveau coach Orel qui enchaîne les sujets de discussion, les km passent, et le ravito approche, il est 4h du matin.

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L'équipe est réunie à Trient

 

D 29/08 – 00h30 Trient :

CARINE :  Je mets le cap sur Vallorcine, 10 kms plus loin. J’ai a priori 3h à tuer avant de les voir arriver. Je trouve un coin calme sur le parking, sors mon sac de couchage et m’installe sur la banquette arrière. Cinq secondes plus tard, je m’endors.

D 29/08 – 2h30 Vallorcine :

CARINE :  Le démarrage de plusieurs voitures autour de moi me réveille. Si je me rendors, je risque de les rater. Après quelques hésitations, je me lève. Petit tour vers la tente de ravito. C’est plus calme que sur les autres points. La plupart des accompagnants ont jeté l’éponge pour la nuit. J’avance à la rencontre des coureurs. La plupart marchent dorénavant seuls. Beaucoup d’organismes commencent à être bien attaqués. Peu courent encore. Les démarches sont heurtées, les visages marqués par la fatigue et la douleur. Quelques estomacs ont du mal à suivre et s’épanchent sur le bas-côté. De nouveau, une longue attente pour moi. Je trompe le temps en indiquant la direction du ravito à ceux qui ne savent plus trop suivre les flèches. Plus le courage d’applaudir. Il fait frrrrroid ! Je guette en vain trois frontales regroupées. Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ? Une femme me rejoint. On échange quelques mots, sans plus. Au bout d’un moment, elle me dit « Tiens, il y en a qui discutent encore. On les entend de loin ». C’est bon pour moi, ça ! Il n’y a qu’Orel et Fred pour parler avec tant de verve et de conviction, à 3h30 du mat’. Et effectivement, ce sont bien eux. Maintenant, c’est sûr, ils iront au bout.


D 29/08 – 3h37 Vallorcine (70km, 4150d+, 17h20 de course, 25 minutes de pause)

YO  : Nouvelle pause de 30 min, pendant laquelle je fais une micro sieste et je remplis mon Camel back d'eau gazeuse pour la digestion. C'est l'occasion de se réchauffer (chauffage dans la tente...décidément tout est prévu !). On repart, et je sens tout de suite que cela va mieux ! A nouveau je profite du parcours, et je peux discuter avec mes acolytes. Dernière montée raide vers la Tête aux vents, en suivant le serpentin de frontales, et toujours rythmée par les discussions avec Orel. 

FRED :  Un coup de mou se fait ressentir fortement pendant cette montée bien raide. Une barre permet de le faire disparaître assez rapidement, mais cette montée, un coup de cul de 800m, est longue.

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Détente et picosieste à Vallorcine

 

D 29/08 – 4h Vallorcine-Chamonix :

CARINE :  Sur la route qui me ramène vers Cham, je suis stoppée par deux hommes qui me font de grands signes. En vêtements de course, j’imagine qu’ils ont abandonné et font du stop pour rentrer. En fait, pas du tout. Ce sont des participants de la Petite Trotte à Léon, partis de Cham le mardi précédent pour une épreuve de malades. Ils cherchent leur chemin. Grâce à la carte de l’UTMB qu’Orel a oubliée dans la voiture, ils le trouvent, me remercient de m’être arrêtée et repartent pour leurs toutes dernières heures de bavante. C’est en pensant à ce qu’ils ont dû subir ces 5 derniers jours que je regagne un parking à Cham. Je me rendors sur la banquette arrière pour quelques heures d’un sommeil entrecoupé par les SMS de l’organisation qui me signalent l’arrivée des 3 p’tits gars au sommet de la tête aux vents et au ravito de la Flégère.

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On se réchauffe !!

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Au pied de la dernière montée, à 14 km de l'arrivée


D 29/08 – 7h05 La Tête aux vents (78km, 5000d+, 20h48 de course)

YO   : Il est 6h passé, et c'est avec bonheur que l'on accueille l'aurore. Petit à petit, la luminosité augmente, nous offrant de superbes panoramas sur la vallée de Chamonix et les massifs, jusqu'aux premiers rayons de soleil touchant le Mont-Blanc...c'est magique et ca redonne la frite !

 

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Les premières lueurs, le Mont-blanc et la vallée sous les nuages...c'est beau !

FRED :  La fatigue est bien là, la sensation de sommeil bien présente mais pas l’envie de dormir. Une sensation étrange que je n’avais pas encore expérimentée. Je ne suis pas vraiment à l’aise sur la traversée jusqu’à la Flégère, nous évoluons sur des rochers humides, terreux, qui ont déjà vu passé un millier de coureurs. Ma vigilance s’estompe et rend plus chaotique ma progression. Je suis content de retrouver un chemin plus carrossé.

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Au petit matin entre ombre et lumière


D 29/08 – 7h44 La Flégère (81km, 5000m D+, 21h27 de course, 10 minutes de pause)

YO  : On attaque la dernière descente, une dizaine de km sans vraiment se presser.

FRED :  Je suis surpris de voir que les jambes me portent sans trop de difficulté, ni de douleur. Mon expérience du trail des Templiers, où les 20 derniers km (sur 70km) furent un vrai calvaire, ne m’a pas préparé à cette « facilité ». Nous parcourons les 500 derniers mètres en trottinant, cela ne se fait pas aisément, mais la ligne d’arrivée est proche.  

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Pause à la Flégère, de bonnes têtes de vainqueurs... 


D 29/08 – 9h33 Chamonix (88km, 5000m D+, 23h15, 2 bières)

YO  : ambiance très chaleureuse dans les rues de Chamonix, on est obligé de se remettre a courir  sous la pression du public. Beaucoup d'émotion sur ces derniers mètres, et on passe la ligne d'arrivée un peu hagard...mais trop contents. Quelques minutes pour retrouver nos esprits et c'est sans hésitation que l'on se dirige vers la traditionnelle bière d'après sport (+ petites soeurs + grandes cousines)

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  Aie ca fait mal !

CARINE :  Avec tous les sens interdits qui m’empêchent de circuler comme je le souhaiterais, j’ai bien cru rater l’arrivée ! Finalement, après 5 minutes d’attente, Fred et Yo apparaissent à un virage, en petite foulée. Emotion et très belles images.

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  Yes  ! on est arrivé! Content même si cela ne se voit pas!  

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   La bière salvatrice!!

CONCLUSIONS

FREDO Désormais la diagonale des fous, malgré toute l'humilité et l'entrainement qu'il faudra pour aborder l'épreuve, ne m'effraie plus => rendez-vous en 2012 sur l'île de la Réunion !!!!

En prime, CR vidéo très amateur de cette belle ambiance météo dans les liens :-)

YO  : Expérience très riche en émotions, dans un cadre magnifique. Le tout entre potes et finalement sans trop de souffrances...Bref, c'était génial, et je suis prêt a signer pour la vrai TDS l'année prochaine :-)

Merci à tous ceux qui nous ont encouragés : le coach Orel, Carine en suiveuse, le routeur Fredo, Val & Max en comité d'accueil, + tous les sms et le public !!! Je ne pense pas que l'on mérite tous ces bravos ...mais en tout cas cela fait chaud au coeur.

FRED : C’est un bel effort partagé qui nous amène sur la ligne d’arrivée. La connivence durant la course, les relais pris par chacun, les discussions ont permis de traverser ces 23h d’efforts sans souci et même avec un plaisir sans pareil, dans un cadre exceptionnel.

OREL : J'étais assez impressionné par la fraîcheur (relative) de Dudu et Fred, qui ont gardé un bon moral jusqu'au bout sans gros pépin physique. Félicitations à eux.

 

Liens :

VIDEO DE FREDO : http://www.youtube.com/watch?v=U6hnot16P-I

VIDEO D'OREL : http://www.youtube.com/watch?v=XYSbuFB0vJE

Commentaires   

# Nich 10-09-2010 11:19
Super ce récit. On a l'impression d'y être. Félicitations à tous et dommage pour les conditions.
# Cyrillus 14-09-2010 11:44
J'en suis au chapitre "S 28/08 – 2h Courmayeur ", obligé de m'arrêter en pleine lecture.
Quel suspense ce CR ... je reprendrais la suite de la lecture dès que possible.

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